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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Fin des primes pour les patients orphelins via le GAP: la population prise «en otage» par les médecins, dit le ministre Dubé

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2024-05-25T15:45:16Z
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SAINT-HYACINTHE – Le ministre Christian Dubé accuse les médecins de famille de tenir la population en otage en cessant la prise en charge des patients orphelins, dès vendredi prochain, en raison de l’abolition d’une prime de 120$. 

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Le ministre de la Santé a laissé tomber les gants lors au Conseil général de la CAQ, à Saint-Hyacinthe.

«Je n’accepterai jamais qu’on prenne la population en otage pour des négociations», a-t-il lancé devant les délégués.

Quelques minutes auparavant, le premier ministre François Legault avait également reconnu que «les prochaines semaines vont être très dures» avec les médecins de famille. 

Au cours des derniers jours, des cliniques médicales ont avisé leurs patients qu’ils ne pourront pas continuer à assurer leur suivi via le Guichet d’accès à la première ligne (GAP).

Leurs lettres font suite à la décision du ministre de mettre fin à la prime de 120$ accordée annuellement pour offrir des plages de rendez-vous aux patients orphelins. Christian Dubé affirme qu’il s’agit d’une mesure temporaire, le temps d’évaluer si les Québécois en ont pour leur argent. 

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De son côté, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) propose de prolonger la prime, en attendant de trouver une solution permanente, mais le ministre refuse et demande à ses membres de continuer à offrir des consultations malgré tout. «C’est la décision du ministre de ne pas prolonger le programme d’inscription collective qui a permis l’inscription de près d’un million de Québécois», souligne la fédération médicale. 

Lettres

En mêlée de presse, Christian Dubé a dit percevoir une action concertée de la part de la FMOQ, dans le cadre de la négociation pour renouveler son entente-cadre avec Québec. «Ce que je trouve déplorable, c’est de dire: à partir du 1er juin, vous ne prenez plus les rendez-vous. C’est ça le mot d'ordre qui a été donné aux différents GMF», dit-il. 

Selon les données du ministère de la Santé, le nombre de rendez-vous offerts par les cliniques via le GAP a déjà commencé à décliner rapidement. Plus de 18 000 plages horaires étaient généralement disponibles au cours des dernières semaines, contre seulement 5699 après le 1er juin.

Les députés caquistes ont d’ailleurs reçu de nombreuses lettres de la part des associations médicales locales pour déplorer la fin du GAP, ces derniers jours. «Copiées-collées, toutes les lettres sont pareilles», dit le ministre. 

Les cliniques ont aussi commencé à aviser leur clientèle. Par exemple, une correspondance envoyée par la Clinique médicale de la Vallée, obtenue par Le Journal, informe les patients qu’ils ne pourront plus être suivis à compter de vendredi.

«Le ministre Christian Dubé a choisi de mettre fin à l’entente sur l’accessibilité pour les patients orphelins (GAP) dès le 31 mai prochain. Cette décision a fortement réduit notre offre de rendez-vous auprès des patients orphelins et inscrits collectivement à la clinique», écrit la clinique située à Saint-Raymond, dans Portneuf.

La missive invite ensuite les patients à «contacter votre député afin de le sensibiliser à votre situation», avant de fournir les coordonnées des élus de la région.

«Je ne négocierai pas avec un gun sur la tempe», réplique le ministre. 

Incertitude

Entretemps, quelque 900 000 Québécois inscrits auprès d’un Groupe de médecine familiale via le GAP pourraient se retrouver sans médecin à compter de la fin de semaine prochaine.

Interpellé à plusieurs reprises, Christian Dubé a refusé de préciser comment ces personnes seront prises en charge.

Son équipe se contente de préciser qu’un conciliateur a été nommé pour dénouer l’impasse, comme le réclamait la FMOQ récemment.

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