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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Majorité numérique et cellulaire à l'école: Legault s'en remet à une commission transpartisane

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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2024-05-25T13:39:25Z
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Les médias sociaux comme TikTok ou Instagram s’apparentent à des «pushers virtuels», estime François Legault, qui s'en remet à une commission transpartisane pour statuer sur la nécessité d'interdire aux jeunes d'y avoir accès.

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«La façon de fonctionner des médias sociaux, c’est de rendre les lecteurs dépendants, c’est un peu comme si c’était des pushers virtuels, comme la drogue, comme d’autres substances et c’est inquiétant», a admis samedi le premier ministre, à l’ouverture du Conseil général de la CAQ.

Pressé par son aile jeunesse, François Legault n'a pas exclu pas d'en interdire l'accès aux plus jeunes. Son parti veut aussi limiter l'usage du cellulaire à l'école, pas seulement en classe. 

Mais le premier ministre n'a pas voulu se mouiller. Il propose plutôt aux partis d'opposition de former une commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur les jeunes, dans le cadre d'une démarche transpartisane semblable à celle utilisée jadis pour l'aide médicale à mourir. On ne sait pas à ce moment-ci à quel moment on verra le fruit de ces travaux. 

Il y a une dizaine de jours, François Legault a pourtant rejeté et même tourné au ridicule l’idée d’instaurer une majorité numérique, comme le suggérait son rival péquiste Paul St-Pierre Plamondon.

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Mais désormais, les jeunes caquistes militent pour que l’âge minimal afin d’avoir accès aux réseaux sociaux soit fixé à 16 ans. La Commission de la Relève de la CAQ souhaite ainsi que le Québec soit encore plus strict que la France ou même la Floride, qui interdira aux moins de 14 ans d’ouvrir un compte sur un réseau social.

La proposition des jeunes dilluée

Débattue par les quelque 600 militants réunis à Saint-Hyacinthe, cette proposition de l'aile jeunesse a toutefois été dilluée. 

Plusieurs caquistes sont allés au micro pour plaider que ce n'est pas le rôle du gouvernement de se mêler de ce qui se passe «dans la chambre à coucher» des Québécois. Contre l'idée de fixer la majorité numérique à 16 ans, la députée Isabelle Lecours a rappelé qu'il est permis aux jeunes dès 14 ans de consulter un médecin en toute confidentialité et sans l'accord de leurs parents. 

  • Écoutez l'entrevue avec Aurélie Diep, présidente du comité exécutif de la Commission de la Relève de la CAQ, à l’émission de Mario Dumont via QUB :

La secrétaire-trésorière de la Commission jeunesse a prié le gouvernement de prendre des mesures pour protéger les adolesents des réseaux sociaux. «On veut changer les choses, a insisté Léa Leroux. Ce n'est pas parce qu’il a des fast-food à tous les coins de rue que c’est bon pour la santé!»

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Malgré l'insistance des jeunes caquistes, la proposition a été passablement modifiée et vidée de toute obligation pour la CAQ. Il est donc maintenant question de tenir une commission parlementaire pour étudier «l'instauration d'une majorité numérique pour les personnes mineures». Le parti ne suggère pas jusqu'à quel âge les adolescents n'auraient pas le droit de s'ouvrir un compte Instagram, TikTok ou Snapchat. 

Malgré tout, François Legault est du même avis que les jeunes caquistes à l'effet que les médias sociaux sont des produits addictifs, au même titre que l’alcool, le cannabis et les jeux de hasard. «Moi ça me fait peur, ça crée des problèmes de santé mentale importants chez les jeunes, a-t-il soutenu. Je suis ouvert à poser des gestes importants pour les réseaux sociaux».

Limiter l'usage du cellulaire à l'école

Une autre position des jeunes caquistes a toutefois été adoptée sans modification. Le parti est maintenant favorable à limiter l'utilisation du cellulaire et des autres écrans dans les murs des écoles. 

Depuis janvier, les téléphones intelligents sont interdits en classe. La CAQ est d'avis que les élèves ne doivent plus pouvoir se réfugier sur leur cellulaire durant les pauses et l'heure du midi, à moins que ce soit à des fins pédagogiques. 

Malgré la commission spéciale sur les écrans, le ministre Bernard Drainville n'exclut pas d'imposer des mesures avant la fin des travaux si un consensus se dégage rapidement. 

Les immigrants empêchent le Québec d'avancer

Dans son discours du clôture, François Legault a de nouveau dénoncé la politique migratoire d’Ottawa, comme il le fait régulièrement depuis janvier dernier.

«Nos services sont débordés. Notre langue est en déclin. L’heure est grave pour notre nation», a-t-il lancé à ses militants.

Selon lui, les «les forces du statu quo» et les immigrants temporaires empêchent le Québec d’avancer. «On est ralenti par la politique d’immigration du gouvernement fédéral», a-t-il déclaré.

Avec la collaboration de Patrick Bellerose

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