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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

L’UPAC met fin à l'enquête Mâchurer

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Vincent Larin | Agence QMI

2022-02-28T13:39:58Z
2022-02-28T16:28:16Z
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Le commissaire à la lutte contre la corruption (UPAC), Frédérick Gaudreau, a annoncé lundi la fin de l'enquête Mâchurer, qui visait le financement du Parti libéral du Québec, entre les années 2001 et 2012.

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Par le biais d’un communiqué, le commissaire révèle avoir sollicité un avis juridique au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) sur la solidité de la preuve amassée jusqu’ici dans le cadre de cette enquête d’envergure.

«Considérant l'avis juridique obtenu ainsi que toute la rigueur et les ressources déjà investies dans cette enquête, le commissaire estime qu'il n'y a pas lieu de poursuivre cette dernière et y met donc fin», a simplement indiqué le Commissaire à la lutte contre la corruption par communiqué.

Deux procureurs du Bureau de la grande criminalité et des affaires spéciales, deux procureurs en district et un juge à la retraite de la Cour d'appel, André Rochon, ont participé aux délibérations à la demande du DPCP et ce afin que «les garanties d'indépendance, d'impartialité et d'objectivé inhérentes à l'institution ne puissent être remises en question».

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Le DPCP rappelle qu’il est régulièrement consulté par les corps policiers lorsqu’ils souhaitent obtenir un avis juridique dans le cadre d'une enquête. Mais la décision d’y mettre fin ou non demeure la prérogative des corps policiers, dans ce cas-ci de l’UPAC.

L’enquête Mâchurer, ouverte en avril 2014, visait à déterminer si des infractions criminelles avaient été commises en lien avec des activités de financement du Parti libéral du Québec, en particulier le financement dit «sectoriel», entre les années 2001 et 2012.

Plusieurs moyens d'enquête ont été déployés pour faire la lumière sur cette situation, dont la rencontre de plus de 300 témoins.

Écoutez la chronique de Jean-Louis Fortin, directeur du bureau d'enquête de Québecor, sur QUB radio:  

L’opposition se questionne sur le «timing»       

Cette nouvelle survient au moment où l’ancien premier ministre libéral, Jean Charest, est courtisé par plusieurs pour se lancer dans la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada.

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Lundi, le porte-parole de Québec solidaire en matière de justice, Alexandre Leduc, a appelé la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a convoquer d’urgence les partis d’opposition «pour examiner la demande de l’UPAC d’envisager un changement de cadre législatif afin de cesser d’échapper tous ces dossiers».

«Depuis quelque temps, nous étions plusieurs à nous demander si le prolongement indéfini de l’enquête Mâchurer ne servait finalement qu’à préserver la réputation de l’UPAC, déjà passablement amochée par un tableau de chasse peu garni. C’est malheureusement cette impression qui nous reste en apprenant aujourd’hui», a-t-il expliqué, par voie de communiqué.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a quant à lui qualifié le résultat de l’enquête «d’aberration» et de «moment gênant [...] pour quiconque suit la politique et se souvient des constats de la commission Charbonneau».

Écoutez Philippe-Vincent Foisy et Antoine Robitaille au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio :  

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Le leader parlementaire du parti, Martin Ouellet, se questionne sur le «timing» de l’annonce de l’UPAC alors qu’il y a deux semaines à peine, le corps policier affirmait qu’il récoltait toujours de l’information. «Comment ne pas être surpris devant un tel timing?», demande-t-il sur Twitter.

Joint par notre Bureau parlementaire, le porte-parole de l’escouade confirmait le 17 février dernier que l’enquête Mâchurer était «est toujours en cours». «Nous n’émettrons aucun autre commentaire afin de ne pas compromettre la collecte de renseignements et de protéger l’intégrité de la preuve», insistait-il encore.

«Après neuf ans, il est temps que l’enquête se termine», avait réagi le jour même la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade. La veille, la députée Lise Thériault avait aussi fait une sortie enflammée pour défendre Jean Charest et demander que le patron de l’UPAC s’excuse auprès de l’ex-premier ministre.

Écoutez la chronique de l’analyste politique Marc-André Leclerc sur QUB radio:

  

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