Fillette retrouvée: «Une maman troublée reste une maman», dit une pédopsychiatre

Agence QMI
L’histoire de la fillette retrouvée après trois jours de recherches a levé le voile sur la résilience surprenante des enfants, mais également sur la détresse que peuvent vivre certains parents, croit une pédopsychiatre de l’Hôpital de Montréal pour enfants, la Dre Cécile Rousseau.
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En entrevue à LCN, elle explique qu’il est difficile de prévoir comment la fillette va réagir à la suite de cet évènement traumatisant.
Pour minimiser les impacts sur sa vie, la Dre Rousseau estime qu’il est impératif de ne pas démoniser sa mère.
«Il faut aussi considérer ce qui est le mieux pour cet enfant et habituellement... Il faut penser un rétablissement des liens... Une maman, même une maman troublée, reste toujours une maman. Donc faire très attention à ne pas [la] démoniser», a-t-elle mentionné.
Malgré l’accusation d’abandon d’enfant portée contre la mère, la docteure estime que les liens doivent être conservés.
«Je pense que justice doit être faite, mais le meilleur intérêt de l’enfant doit toujours primer. C’est ça qu’on doit avoir à cœur... Ce qui est important pour une toute petite comme ça, c’est de l’entourer chaleureusement avec une continuité des figures d’attachement, donc de ne pas changer les personnes autour d’elle», somme-t-elle.
Éviter les prochains drames
Dans ce genre de situation, il faut mettre l’accent sur le soutien qu’on peut apporter à des parents en détresse psychologique avant qu’ils ne posent des actes irréparables, explique la pédopsychiatre.
«Il ne faut pas que cette histoire-là amène les parents, et ils sont très nombreux, ceux en détresse, à avoir l’impression que s’ils font des choses impulsives et qui ne sont pas dans le meilleur intérêt de l’enfant, ou s’ils ont des pensées comme ça, qu’ils n’auront pas d’aide et qu’ils vont être blâmés.»
La disparition de la fillette pourrait ainsi servir à éviter de prochains drames familiaux. Les comportements de la mère représentaient des «cris d’alerte», selon la Dre Rousseau, qui ajoute qu’il est important de pouvoir les identifier et d’agir avec bienveillance avant qu’il ne soit trop tard.