Filière batterie à Bécancour: des retombées économiques de 2,5 G$ pour le Québec
Anne-Marie Lemay
La filière batterie à Bécancour a généré jusqu'à maintenant des retombées qui se chiffre à 2,5 milliards de dollars, selon des chiffres dévoilés mardi par la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB), où se déploient ces projets.
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Le SPIPB a compilé les données de tous les contrats octroyés pour ses infrastructures, mais aussi pour les cinq projets majeurs en cours: Ultium Cam, Nemaska Lithium, EcoPro BM, Air Liquide et Mirae.
La valeur des contrats octroyés en Mauricie et au Centre-du-Québec s'élève à environ 850 M$. Excavation Tourigny fait partie des entreprises qui ont collaboré à plusieurs chantiers.
Basée à Victoriaville, elle a maintenant un pied à terre à Bécancour. «Quand qu'il y a un gros volume d'ouvrage, bien c'est beaucoup plus intéressant pour les entreprises de venir s'installer. Puis, ce sont des travaux sur une longue durée. C'est intéressant pour nous», a expliqué le président d’Excavation Tourigny, Alain Tourigny.
Alors que ça fait des mois qu'il y a des critiques et des remises en question de la filière batterie, la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour souhaite convaincre les sceptiques avec ces chiffres.
«Tout ce qui se dit sur certains projets qui vont moins bien pourrait jeter de l'ombre sur les projets qui vont bien. La communauté d'affaires pourrait penser qu’il n’y a pas nécessairement d'opportunités. Donc, oui c'est clair que c'est pour envoyer un signal. Il y en a déjà des opportunités. Il y en aura encore», a affirmé le PDG de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, Donald Olivier.
C'est loin d'être terminé pour les retombées économiques de la filière batterie à Bécancour d'après M. Olivier, puisqu'il y a encore deux projets dans les cartons qui n'ont pas été officiellement annoncés, soit ceux de Nouveau Monde Graphite et Vale.
«Je souhaite qu'on annonce ça bientôt. On travaille pour les faire avancer», détaille le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel.
«Je pense qu'on peut parler en tout de pas loin de deux milliards d'investissements nouveaux. Donc, c'est quand même important.» , a rajouté M. Martel en mentionnant les retombées que pourraient générer ces deux autres usines.
Les travaux au port de Bécancour, prévus pour 2027-2028, s'ajouteront également.
Le professeur d'économie Frédéric Laurin se questionne sur les retombées à long terme de ces projets.
«Ce sont des modèles d'usines qui ont été développés ailleurs dans le monde . Donc on arrive avec tout le modèle de l'usine, les équipements, tout ça. Tout est déjà canné, ce qui fait que c'est plus difficile pour la PME de pouvoir percer la sous-traitance dans ce domaine-là», se demande-t-il.
Une fois que les usines seront en opération, Alain Tourigny croit que son entreprise pourra néanmoins continuer de tirer son épingle du jeu.
«Le but c'est de continuer à donner des services dans le futur. Si on donne par exemple des services de déneigement, les nouvelles usines vont avoir des besoins. Le but c'est de s'implanter et d'offrir des services connexes», a mentionné M. Tourigny.
Les projets actuels de la filière batterie occupent environ 130 hectares du parc industriel de Bécancour. Il reste plus de 600 hectares disponibles.
«C'est clair que les retombées pourraient décupler. Ce qui va dicter la vitesse et le potentiel du parc, c'est beaucoup l'énergie qui sera disponible.», a conclu Donald Olivier.