Fermeture du tunnel: pas toujours facile d’organiser du covoiturage

Des automobilistes désespérés se tournent en dernier recours vers les réseaux sociaux pour planifier du covoiturage, faute d’autres options à quelques jours du grand chantier du tunnel La Fontaine entre Montréal et la Rive-Sud.

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« Si au moins, je peux ramasser deux personnes dans mon auto, on va avoir accès à la voie réservée », explique Valérie De Beaumont.

L’enseignante en sciences infirmières au collège de Maisonneuve a créé le groupe Facebook Covoiturage Sainte-Julie pour les gens comme elle, qui ne peuvent pas éviter le tunnel pour se rendre au travail. 

Six jours après sa création, le groupe compte déjà près de 75 membres qui s’organiseront pour adoucir l’enfer des travaux.

De son côté, Sylvain Perreault a épuisé ses options avant de créer un groupe de covoiturage de Repentigny. 

« J’ai essayé tous les autobus, tous les sites de covoiturage qui pourraient m’amener à mon travail. Mon plan B, je ne l’ai pas trouvé », désespère l’opérateur de scie. 

Il n’a encore trouvé personne pour l’accompagner à Longueuil tous les matins dès l’aube.

« Des options, il n’y en a presque pas », confirme au bout du fil Marc-Antoine Ducas, président fondateur de la plateforme Netlift, consacrée au covoiturage pour les entreprises. 

À quelques jours des travaux, son téléphone ne dérougit pas. 

« C’est un tsunami. Les entreprises étaient en attente d’une annonce qui n’est jamais venue. Il est minuit moins une et tout que ce qu’on a, c’est une campagne “C’est quoi ton plan B ?” », déplore l’entrepreneur, qui a reçu plus d’une dizaine d’appels seulement cette semaine.

Une occasion ratée

L’Autorité régionale de transport métropolitain met à la disposition des gens des places de stationnement dédiées au covoiturage, mais la plateforme en ligne qui permettait de trouver des compagnons de route n’est plus en fonction. 

La nouvelle application qui permettra de le faire ne sera pas prête avant février 2023, estime le porte-parole Simon Charbonneau.

Les travaux du tunnel auraient pourtant été une occasion de tester le covoiturage à grande échelle dans la région de Montréal, croit Jérôme Laviolette, candidat au doctorat à la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal.

Il souligne que des plateformes regroupées ont été testées dans la région parisienne pour permettre aux gens de maximiser les options près de leur point de départ et d’arrivée.

« C’est ça, l’enjeu. Sur un lien comme le tunnel, il y a une forte densité, un fort volume. Mais de part et d’autre, les destinations et les origines peuvent être complètement éparpillées », dit-il.