Le voiturage en solo interdit dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine?

L’idée de bannir l’auto solo du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine durant les heures de pointe lancée par la Chambre de commerce de Montréal a fait son chemin jusqu’à Québec mercredi, bien que des experts craignent ses effets pervers.

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« C’est une solution qui évidemment n’est pas habituelle et n’est pas agréable, résume Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Grand Montréal, en entrevue avec Le Journal. On pense que c’est absolument nécessaire pour assurer la fluidité minimale requise. »

M. Leblanc a demandé mercredi matin à Québec de limiter l’accès au tunnel seulement au covoiturage, au transport collectif et aux camions pour contrer les effets de la fermeture de trois voies sur six pendant trois ans, à compter de lundi, dans le cadre de la réfection majeure de l’infrastructure.

En après-midi, le premier ministre François Legault a déclaré ne pas être fermé à l’idée, mais qu'il privilégie dans un premier temps une approche sur une base volontaire. Québec observera l’effet des premières mesures mises en place avant de trancher.

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Rien d’exclu

«Pour l’instant, on n’est pas encore à un stade où on va interdire, mais c’est sûr qu’on ne veut rien exclure, a de son côté déclaré la nouvelle ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault. Je veux faire confiance aux gens [...] On parle que de ça, mais on sait depuis longtemps que ça s’en vient.»  

Pour Pierre Barrieau, expert en planification des transports à l’Université de Montréal, cette solution ne ferait que déplacer le problème sur les autres infrastructures.

«Il y a une minorité qui ferait un changement d’habitude, estime-t-il. La majorité du trafic qui serait interdit du tunnel irait aux autres ponts qui sont déjà surchargés.»

Radical

M. Barrieau propose une solution «intermédiaire», soit de réserver la voie de gauche au covoiturage et au transport en commun et de permettre le voiturage en solo dans celle de droite avec les camions.

Interdire le voiturage en solo dans le tunnel fait également sourciller Jean-Philippe Meloche, professeur à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, qui souligne que le covoiturage est peu développé au Québec.

«C’est un peu radical comme mécanisme. Il faut penser à une mère monoparentale qui doit aller porter ses enfants à la garderie, mais qui dans le tunnel est toute seule. Est-ce qu’il faut en plus lui dire: tu vas transporter le voisin?»

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