Fermeture d’Olymel à Vallée-Jonction: coup dur pour le moral et le portefeuille
La disparition de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction fera mal au secteur de la production porcine, déjà éprouvé

Julien McEvoy
La fermeture de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction confirme ce que l’entreprise avait déjà annoncé : le retrait de 1 million de porcs du marché. Certains producteurs devront donc cesser leurs activités.
• À lire aussi: Fermeture d’Olymel à Vallée-Jonction: «La pire annonce économique» pour la Beauce
• À lire aussi: Olymel ferme son usine de Vallée-Jonction: 994 personnes touchées
• À lire aussi: Québec «de tout cœur avec les travailleurs d’Olymel» de Vallée-Jonction
« C’est sûr qu’il va y avoir des fermes qui vont fermer », déplore le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, en soulignant penser aussi à ceux qui viennent de perdre leur emploi en Beauce.

Les premiers producteurs à disparaître, dit-il, sont ceux qui ont le moins de dettes, ceux qui sont plus âgés ou ceux qui n’ont pas beaucoup investi dans leurs installations au cours des dernières années.
Un fonds de compensation de 80 millions $ sera d’ailleurs bientôt mis en place pour un programme de rachat. Il a été approuvé à 92 % par les éleveurs en assemblée générale extraordinaire en mars.
Le Québec compte actuellement plus de 1500 élevages de porcs, pour une production annuelle de près de 7 millions de bêtes qui sont exportées à 70 %.
Série de crises
Le secteur vit une crise après l’autre depuis le début de la pandémie et Olymel, qui est au centre de l’industrie, vacille.
« Tout est dans les mains d’Olymel pour prouver qu’ils sont capables de passer à travers les prochaines crises », constate M. Duval.
Les Éleveurs de porcs du Québec annonceront la semaine prochaine la nouvelle formule de prix négociée avec les abattoirs.
« Olymel a fait des compromis pour assurer un avenir aux producteurs. Mais il faudra que Québec nous aide aussi pour que cette entente soit viable à moyen terme, car le coût de production a explosé, mais le prix n’a pas suivi », avance le patron de l’association d’agriculteurs.
Beaucoup de fonds publics
Ce ne serait pas la première fois que le gouvernement viendrait en aide à un acteur de l’industrie. Il y a 2 ans, Québec a injecté 150 M$ dans Olymel.
Malgré cela, le transformateur de viande vit toujours des difficultés financières, comme le prouve la fermeture de son abattoir de Vallée-Jonction, la cinquième usine que l’entreprise ferme en moins d’un an.
« On n’a pas payé l’épicerie avec ça », a répondu le président d’Olymel, Yanick Gervais, en conférence de presse, hier, assurant que les fonds avaient été utilisés judicieusement.
Ils ont entre autres servi, a-t-il dit, à moderniser l’usine de St-Damase et à la mise à niveau des systèmes informatiques.
« Olymel est encore 100 % Québécoise et je pense encore que c’était une bonne décision du gouvernement », a-t-il ajouté au sujet des 150 millions de dollars
Rappelons que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et des partenaires avaient injecté 150 millions de dollars dans la coopérative Sollio, propriétaire d’Olymel, en 2020.
En 2019, la Caisse et ses partenaires avaient aussi investi 300 millions de dollars dans la Coop fédérée, l’ancien nom du géant québécois de l’agroalimentaire.
Yanick Gervais a indiqué, hier, qu’il n’était pas en discussion avec la CDPQ pour une troisième ronde de financement.
–Avec la collaboration de Francis Halin
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.