Faire l’acquisition de Noah Dobson, ça n’a pas coûté cher au Canadien

Jonathan Bernier
On ne pourra jamais reprocher à Kent Hughes de demeurer assis sur ses mains le jour du repêchage. Pour la quatrième fois en autant d’années, le directeur général du Canadien a bouclé une importante transaction.
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Et force est d’admettre que celle-ci, amenant le défenseur Noah Dobson à Montréal, n’a pas coûté cher. On a beau aimer Emil Heineman, un sympathique Suédois doté d’un bon tir, il demeure un attaquant interchangeable.

Oui, le Tricolore a sacrifié ses deux choix de premiers tours, mais le vieil adage qui dit qu’un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ne pourrait mieux s’appliquer.
D’autant plus que, rendu au 16e et au 17e rang, Hughes aurait possiblement repêché deux joueurs qui n’offriront jamais les mêmes services que le défenseur droitier. On dit que la qualité du bassin des espoirs diminue après le 12e échelon.
D’ailleurs, c’est Julien BriseBois, l’ancien patron de Mathieu Darche, le directeur général qui se trouve à l’autre extrémité de cette transaction, qui dit souvent qu’il vaut mieux mettre la main sur un joueur qui peut t’aider maintenant que de repêcher des espoirs dont tu ne connais pas l’avenir.
Pour Darche, cependant, l’occasion était belle d’amorcer l’emballage d’un beau paquet cadeau qui aurait pu lui permettre d’obtenir, en plus du tout premier choix qu’il possédait déjà, un autre droit de parole dans le top 10. Une prise avec laquelle il aurait pu sélectionner James Hagens, un attaquant originaire de Long Island. Les Bruins ont contrecarré ses plans en appelant Hagens au septième rang.
Quel rôle pour Matheson?
Avec Dobson, le Canadien met la main sur un arrière droitier, un flanc qu’Alexandre Carrier aurait été le seul à tenir de son côté naturel en raison de la retraite de David Savard.
Dans le réseau de filiales de l’organisation, David Reinbacher et Logan Mailloux pourraient éventuellement aider Dobson à colmater cette brèche. Ça, c’est si leur développement suit la tendance espérée et que le Canadien a encore besoin d’eux.
Car, tant Reinbacher que Mailloux ont des profils similaires à celui de Dobson. Et puisque ce dernier vient de conclure une entente de huit ans, il n’y aura pas de place pour les deux.
À moins que Mailloux ne devienne un spécialiste du jeu défensif. Ce qui est loin d’être une certitude.
Parlant d’arrière offensif, on peut se demander ce qu’il adviendra de Mike Matheson. Encore une fois, on parle de joueurs qui présentent des attributs similaires.
Avec Dobson et Lane Hutson, terminé le temps de glace sur l’attaque massive. À moins que Martin St-Louis n’adopte une stratégie à deux défenseurs sur la seconde unité.
Âgé de 31 ans, Matheson écoulera, au cours de la saison qui vient, la dernière année de son contrat. Il pourrait donc être sur son départ.
Beaucoup d’argent
Maintenant, parlons du contrat. À première vue, 9,5 M$ peuvent paraître élevés. Sauf qu’il ne faut pas oublier que le plafond salarial augmentera de façon substantielle au cours des prochaines campagnes.
Oui, Hughes devra négocier le nouveau contrat d’Hutson. D’ailleurs, combien vaudra-t-il si Dobson empoche 9,5 M$? Éventuellement, il devra faire de même avec Ivan Demidov.
Toutefois, le contrat de 10,5 M$ de Carey Price sortira des livres au terme de la prochaine saison. Tout comme, manifestement, celui de Matheson (4,875 M$). Et peut-être celui de Kirby Dach (3,363 M$). Et possiblement celui de Patrik Laine (8,7 M$).
On parle de près de 27,5 M$. Comme disait Serge Vleminckx à l’époque du Défi Mini-Putt: «C’est des bidous, ça, Monsieur!»