Faillite du géant des tests d’ADN: les données de 23andMe passent aux mains d’une pharmaceutique

Gabriel Côté
Le laboratoire américain Regeneron va racheter l’entreprise en faillite 23andMe pour 256 M$, une opération qui lui donnera accès aux données sensibles des clients de ce géant déchu des tests génétiques.
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L’entreprise pharmaceutique assure qu’elle «maintiendra des protections essentielles» sur la confidentialité et le consentement des clients.
En mars, un expert en génétique, Yann Joly, s’inquiétait des risques que représentait la faillite de 23andMe pour les Québécois qui ont utilisé la plateforme.
«Il y a un risque pour les clients parce qu’on ignore ce que fera le prochain acheteur de la compagnie avec vos informations génétiques. Le public devrait se retirer de leur banque de données tout de suite et demander à ce que l’échantillon fourni soit détruit», prévenait-il en entrevue avec Le Journal.
La situation est d’autant plus délicate que la plateforme a déjà connu des violations de la confidentialité par le passé.
En 2023, les données de 6,9 millions d’utilisateurs s’étaient retrouvées sur le dark web, et la compagnie californienne avait été condamnée par un tribunal américain à verser 30 M$ à ses clients victimes de la fuite de données.
À ce propos, Regeneron a déclaré lundi qu’elle respecterait les politiques de confidentialité existantes de 23andMe et qu’elle se conformerait à toutes les lois applicables en matière de protection de données.
La pharmaceutique s’est également engagée à collaborer avec un organe de contrôle indépendant nommé par le tribunal, qui évaluera les implications de l’opération pour la confidentialité des renseignements des clients.