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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«C’est le seul espoir que j’ai de retrouver ma famille»: une femme adoptée en Haïti ne veut pas supprimer son compte 23andMe

Sabine Cindy Jobin. Malgré les risques, des adoptés ne veulent pas retirer leurs données ADN du site 23andMe, car les bénéfices sont trop grands.
Sabine Cindy Jobin. Malgré les risques, des adoptés ne veulent pas retirer leurs données ADN du site 23andMe, car les bénéfices sont trop grands. Photo STEVENS LEBLANC
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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2025-04-30T04:00:00Z
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Une adoptée qui cherche sa famille biologique depuis sept ans préfère laisser ses données génétiques sur le géant des tests ADN 23andMe, qui est en faillite, tant l’espoir d’avoir des réponses à ses questions est important.

• À lire aussi: Un Québécois a retrouvé ses six frères et sœurs grâce aux banques de données génétiques comme 23andMe

«Dans mon dossier d’information, j’avais juste mon prénom, le nom de l’hôpital où je suis née et celui de l’orphelinat. Pour moi, les tests ADN, c’est le seul espoir que j’ai de retrouver ma famille», explique Sabine Cindy Jobin, qui a été adoptée d’Haïti en 1981.

Depuis sept ans, elle cherche sa famille biologique. Elle a donc fait des tests avec toutes les bases de données, dont celle de 23andMe.

«Pour des adoptés qui, comme moi, ont très peu d’informations sur leur origine, ces tests et les informations qu’ils donnent sont cruciaux», continue Mme Jobin.

Enquêter

Grâce à 23andMe, notamment, elle a pu retrouver des cousins et tisser des liens avec eux afin de dessiner un arbre généalogique biologique. Pour le moment, elle n’a pas encore trouvé ses parents biologiques.

«Il y a aussi des curieux qui ajoutent leur ADN et ça nous permet aussi de compléter nos arbres», poursuit celle qui vit à Québec.

«Perdre 23andMe, ce serait vraiment énorme pour nous. Je pense qu’il faut attendre un peu avant de voir ce qui va se passer», estime-t-elle.

Le mois dernier, des experts en génétique ont recommandé aux clients de la plateforme de supprimer leurs données.

«Il y a un risque pour les clients parce qu’on ignore ce que fera le prochain acheteur de la compagnie avec vos informations génétiques», prévient Yann Joly, professeur agrégé au Département de génétique humaine de l’Université McGill.

«Une entreprise mal intentionnée pourrait utiliser ces données pour tirer des avantages, souligne-t-il. Par exemple, des études psychiatriques pourraient être faites à partir de vos informations, même si vous n’êtes pas d’accord avec la valeur de ces recherches.»

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