Exploitée sexuellement au secondaire: une élève témoigne contre un ex-coach de basket

Une jeune femme qui aurait été exploitée sexuellement par un entraîneur de basketball alors qu’elle était encore ado a raconté à la cour comment l’accusé a lentement tissé sa toile pour ensuite abuser d’elle jusque dans les locaux scolaires.

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«C’était rendu fréquent, peut-être trois fois par semaine... Chez lui, dans sa voiture, à l’école, que ce soit dans le garage, la buanderie ou le vestiaire des profs... Je faisais ce qu’il me disait de faire», a témoigné la victime alléguée de Daniel Lacasse, ce mardi, au palais de justice de Montréal.

La tête haute devant le juge, la jeune femme, dont l’identité est protégée par la cour, a témoigné contre un ex-coach du programme féminin de basketball de l’école secondaire Saint-Laurent qui l’aurait exploitée sexuellement, de 2010 à 2012. Elle n’avait alors que 16 ans.

Vulnérable

Sauf que selon son témoignage, tout semble indiquer que Lacasse avait commencé à préparer son coup bien avant, en se rapprochant de l’ado et de la mère de celle-ci dès les premières années du secondaire.

«Il venait parfois chez moi pour voir si tout allait bien, il m’accompagnait chez le médecin, il organisait les rendez-vous, a expliqué la témoin. Ma mère devait survivre financièrement, elle avait trois emplois, et mon père était absent. Et [Lacasse] me donnait parfois de l’argent pour de la nourriture...»

Toutes ces attentions rassuraient la mère et faisaient oublier que Lacasse pouvait être dénigrant et insultant à l’école, sous prétexte qu’il était une «figure paternelle». C’est d’ailleurs pour cela qu’il aurait commencé à faire venir l’ado chez lui, en prétextant du ménage à faire.

«La relation a alors évolué, il se sentait plus à l’aise de me parler des types de corps qu’il préférait, des bonnes manières qui l’attirent, a-t-elle expliqué. C’était des conversations d’adultes...»

Cinquième secondaire

C’est finalement en cinquième secondaire que les abus sexuels auraient commencé. La plaignante se souvient qu’elle était chez Lacasse à regarder la télévision quand ce dernier s’est mis à lui faire des attouchements aux cuisses.

«Ça a fini en relation sexuelle complète, a-t-elle expliqué. Vous savez, quand on n’a jamais dit non à quelqu’un... rien n’est sorti de ma part... Vu qu’il était connu pour coucher avec des étudiantes, je me suis dit que j’étais devenue l’une d’elles.»

Les abus sexuels auraient continué pendant deux ans, jusqu’à la majorité de la plaignante. Il aura toutefois fallu attendre une décennie pour que Lacasse soit accusé de crimes sexuels, tout comme deux autres entraîneurs de basketball de l’école secondaire Saint-Laurent, Charles-Xavier Boilard et Robert Luu.

Leur arrestation en 2022 a d’ailleurs créé une onde de choc au Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys. Une enquête du ministère de l’Éducation avait ensuite levé le voile sur un climat néfaste au sein des joueuses de basket de cette école, avec des comportements inappropriés que personne ne rapportait.

Le procès, devant le juge Alexandre Dalmau, est prévu pour une durée de sept jours. Lacasse est représenté par M^e Eddy Ménard, tandis que M^e Jérôme Laflamme officie pour la Couronne.