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Le Québécois Charles Davalan n'était pas le plus gros, ni le plus fort...

Charles Davalan dans l’uniforme des Razorbacks de l’Université de l’Arkansas le 17 juin 2025.
Charles Davalan dans l’uniforme des Razorbacks de l’Université de l’Arkansas le 17 juin 2025. Photo fournie par les Razorbacks de l’Université de l’Arkansas
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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2025-07-12T04:10:00Z
2025-07-13T09:00:00Z
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Charles Davalan, 21 ans, fera sans doute partie des Québécois sélectionnés, dimanche ou lundi, dans le cadre du repêchage du baseball majeur. Si jamais les Phillies de Philadelphie devaient le choisir, il faudrait alors parler d’une boucle parfaite. 

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«Je peux vous assurer qu’il va être repêché et l’équipe qui va l’avoir mettra alors la main sur un gamer», lance candidement Alex Agostino, recruteur réputé dans l’organisation des Phillies.

Charles Davalan évolue comme voltigeur.
Charles Davalan évolue comme voltigeur. Photo fournie par les Razorbacks de l’Université de l’Arkansas

Agostino ne tarit pas d’éloges à l’endroit du jeune athlète qui, tout comme lui, est originaire de Saint-Bruno-de-Montarville.

«Ce qu’il a fait, c’est phénoménal», insiste-t-il.

Un modèle à suivre

S’il est classé 54e par la Centrale de recrutement du baseball majeur en vue du repêchage, Davalan a dû faire preuve d’une grande détermination avant de briller, au cours de la dernière saison, avec les Razorbacks de l’Université de l’Arkansas.

«Quand j’étais plus jeune, je ne sortais pas du lot, je n’étais pas nécessairement parmi les meilleurs joueurs de mon équipe au Québec», estime l’athlète de 5 pi 9 po et 190 livres.

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La plupart du temps, il arrivait à court d’une sélection, que ce soit pour l’équipe de baseball de la Rive-Sud aux Jeux du Québec ou encore, plus tard, dans les formations québécoises pour les championnats nationaux. La pandémie de COVID-19 aurait également pu freiner ses ardeurs, mais sa famille lui a permis de poursuivre son parcours en Floride, notamment avec l’Académie TNXL.

«Il ne faut jamais lâcher et si je peux représenter un bon modèle pour les jeunes au Québec, ça ferait partie de mes accomplissements les plus importants», ajoute Davalan.

Discipliné au bâton

Agostino poursuit son témoignage en racontant qu’il a connu Davalan à son camp de perfectionnement Baseball Empire, à Saint-Bruno.

«Je pense qu’il jouait au niveau pee-wee A, il n’était pas le plus gros ni le plus fort, mais on voyait qu’il était un passionné et un travaillant, se souvient le dépisteur. Je ne prends aucun crédit, mais on l’avait convaincu de se joindre ensuite à une équipe d’automne.»

Alex Agostino, recruteur chez les Phillies de Philadelphie.
Alex Agostino, recruteur chez les Phillies de Philadelphie. Photo MARIO BEAUREGARD

Si Davalan a toujours su progresser, la grande éclosion a eu lieu dans la dernière année à l’Université de l’Arkansas, dans la NCAA. En 65 matchs, il a maintenu une moyenne au bâton de ,346, ce qui est plutôt extraordinaire dans la puissante conférence Southeastern (SEC). En 317 apparitions au marbre, il n’a par ailleurs été victime que de 27 retraits sur des prises. De telles statistiques tombent évidemment dans l’œil des recruteurs et pas seulement Agostino.

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Dans les trois premières rondes?

À titre comparatif, dans un passé récent, le Québécois Émilien Pitre figurait au 173e rang du classement de la Centrale de recrutement en 2024. Or, il avait finalement été choisi dès la deuxième ronde, 58e au total, par les Rays de Tampa Bay, l’an dernier.

«C’est tellement difficile de prévoir ce qui va se passer. J’espère sortir dans la première journée, soit dans les trois premières rondes, mais on ne sait jamais. Ce n’est pas comme au hockey, où les meilleurs sortent toujours en premier», mentionne Davalan, sachant fort bien que les négociations quant à la prime d’embauche ont lieu avant, pendant et après le repêchage au baseball.

«Peu importe l’équipe qui va le repêcher, j’ai tellement hâte d’entendre son nom», de compléter Agostino, précisant que Davalan n’évoluait pas sur son territoire cette année, mais qu’il a néanmoins été question du Québécois plus tôt cette semaine dans le «draft room» à Philadelphie.

Et si les Phillies le repêchaient?

«Ce serait plaisant si ça arrive, mais l’objectif demeure d’abord et avant tout d’être choisi», conclut Davalan, qui assistera au repêchage en famille, à Saint-Bruno, avec son père, Lucien, sa mère, Paula, de même que ses frères, Adam et William.

Une erreur ayant fait le tour des États-Unis

Le sport est parfois injuste. Malgré une saison phénoménale dans l’uniforme des Razorbacks de l’Université de l’Arkansas, le Québécois Charles Davalan n’a jamais autant fait jaser qu’à la suite de sa réaction émotive découlant d’une erreur commise le 18 juin dernier lors de la demi-finale de Séries mondiales de la NCAA.

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En captant une flèche au champ gauche, le voltigeur québécois aurait pu permettre à son équipe d’accéder à la finale. Or, il a raté son coup et son équipe a finalement été éliminée. Davalan a fondu en larmes après le match, ce qui a fait le tour du web, des réseaux sociaux et des chaînes sportives aux États-Unis.

«Ça ne me dérange pas d’en parler, je pense encore que j’aurais dû attraper cette balle, mais je ne peux rien y changer, a-t-il commenté. J’étais très émotif parce que nous avions un groupe spécial et je sais que certains de mes coéquipiers en étaient à leur dernier match au niveau universitaire. J’aurais aimé jouer un autre match avec eux.»

Le cœur gros 

À en juger par la réaction de ses entraîneurs et de ses coéquipiers, nombreux à venir le consoler, tous auraient aussi aimé disputer une partie de plus avec Davalan.

Charles Davalan en action dans l’uniforme des Razorbacks de l’Université de l’Arkansas.
Charles Davalan en action dans l’uniforme des Razorbacks de l’Université de l’Arkansas. Photo fournie par les Razorbacks de l’Université de l’Arkansas

«En regardant à nouveau la séquence, on voit que c’était une flèche qui n’était pas non plus évidente à attraper, vient analyser brièvement Alex Agostino, dépisteur chez les Phillies de Philadelphie. Il a fait une erreur, mais ça va juste le rendre plus fort.»

«La taille ne mesure pas le cœur d’un athlète et dans le cas de Charles, qui fait 5 pi 9 po, il joue comme s’il mesurait 6 pi 4 po et pesait 230 livres, montrant de l’énergie sur chaque jeu», ajoute Agostino.

Des amis à surveiller

Cette erreur appartient déjà au passé pour Davalan, qui vivra un moment beaucoup plus heureux, dimanche ou lundi, lors du repêchage du baseball majeur. Deux de ses coéquipiers, soit le joueur d’arrêt-court Wehiwa Aloy et le lanceur Gage Wood, sont par ailleurs des candidats pour être sélectionnés dès le premier tour.

«C’est sûr qu’on va se donner des nouvelles quand nos noms vont sortir», a indiqué Davalan, qui est particulièrement proche d’Aloy, un Hawaïen classé 17e meilleur espoir de la cuvée.

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