Espoir du Canadien: Hayden Paupanekis récompensé après une saison émotive et difficile
L’attaquant a saisi sa chance, malgré qu’il ait été échangé à une équipe de bas de classement de la Ligue de l’Ouest

François-David Rouleau
Quand Hayden Paupanekis a su au début de janvier qu’il faisait ses valises et ses adieux à ses coéquipiers des Chiefs de Spokane, qui avaient de grandes ambitions pour le championnat de la Ligue de l’Ouest, et qu’il mettait le cap vers une équipe des bas-fonds de la ligue, il a difficilement avalé son sort.
• À lire aussi: «L’un de mes coups de cœur» –Francis Bouillon, au sujet de Luke Mittelstadt
• À lire aussi: Mooney, comme Hutson, Caufield et Fleury?
• À lire aussi: Quand L.J. Mooney dominait le Tournoi pee-wee
Échangé pour la première fois de sa carrière, à sa première année d’admissibilité au repêchage de la LNH en prime... «C’était super difficile», a raconté au Journal l’attaquant grand format de 6 pi 5 po et 203 livres.
Paupanekis pensait bien faire partie de la solution pour permettre aux Chiefs de soulever la coupe Ed Chynoweth. Mais les dirigeants en ont décidé autrement en allant chercher le meilleur marqueur du circuit, Andrew Cristall, un espoir de deuxième tour des Capitals de Washington en 2023, dans une mégatransaction impliquant aussi cinq choix au repêchage.
«Au début, je ne pensais pas à tout cela. Je croyais que c’était une transaction impliquant deux joueurs. Mais c’est après que j’ai réalisé l’ampleur et tous les espoirs impliqués. Je me disais donc que je devais amener mon meilleur jeu à Kelowna.
«Ç’a été très difficile de tout quitter et d’arriver dans une nouvelle équipe et une nouvelle ville, a expliqué le jeune attaquant de 18 ans qui en était à sa troisième saison dans la WHL.
«Il y avait beaucoup d’émotions dans tout ce que j’ai vécu. Je ne voyais pas la situation comme si je rejoignais une équipe de bas de classement. Mais j’ai mis quelque temps à trouver mon confort et mes aises. Mon jeu s’est adapté, a enchaîné celui qui a produit dès ses premiers coups de patin avec les Rockets de Kelowna.
«J’ai amené mon attitude positive et pris le tout comme une nouvelle opportunité afin d’être bien perçu pour le repêchage.»
À toutes les sauces
À ses 32 matchs à Kelowna, il a marqué 11 buts et amassé 19 points dans une saison qu’il a conclue avec un total de 43 points. Plutôt reconnu pour ses capacités défensives, il sait aussi se démarquer en zone adverse grâce à son gabarit et à ses habiletés. Il a d’ailleurs tenté de démontrer sa polyvalence et son leadership au sein de sa nouvelle équipe.
«J’ai joué tous les rôles, a aussi plaisanté le Manitobain. Je crois avoir démontré beaucoup de caractère dans ce nouveau marché, car je n’y connaissais absolument rien.»
Son attitude et ses habiletés ont convaincu le Canadien de s’avancer dans le récent repêchage afin de le sélectionner en début de troisième ronde.
Merci, toutou!
Par ailleurs, en plus de sa présence physique sur la glace, les centaines de curieux entassés dans les gradins du Complexe sportif CN à Brossard ont pu découvrir son jeu avec la rondelle grâce à de merveilleuses mains.
Paupanekis doit une fière chandelle à son chien, Hock. Car, dans sa jeunesse, il a peaufiné ses techniques avec la rondelle dans le sous-sol de la résidence familiale en jouant avec son labrador argenté.
Il ne pouvait trouver meilleur compagnon que ce chien rapporteur rempli d’énergie.
La prochaine saison est remplie de défis pour l’espoir du Tricolore alors que son équipe accueillera le tournoi de la Coupe Memorial.
«C’est une question de temps» – Rob Ramage à propos d’Hayden Paupanekis
Même si Hayden Paupanekis a laissé une très bonne première impression au camp de développement du Canadien à Brossard cette semaine, Rob Ramage ne veut surtout pas mettre la charrue devant les bœufs en réfléchissant à son nouvel espoir. Il préfère être patient avec le colosse.
«Il y a encore du travail à faire avec lui à Kelowna. Il doit prendre en maturité. C’est un gros bonhomme. Tout est une question de temps pour lui, a laissé entendre le directeur du développement des joueurs du CH. Et il en a beaucoup.
«Ce sera une grosse année pour lui, a-t-il ajouté, car les Rockets recevront le tournoi de la Coupe Memorial en mai prochain. J’espère que l’équipe pourra construire un bon alignement autour de lui.»
Ramage n’a pas tort, puisque les Rockets ont raté les récentes séries éliminatoires dans la Ligue de l’Ouest, terminant au 11e et dernier rang de la conférence Ouest.
Le propriétaire, président et directeur général de la formation de la Colombie-Britannique, Bruce Hamilton, a déjà commencé ses emplettes. Mais, pour quitter le fond de la cale et aspirer aux plus grands honneurs du hockey junior canadien, il devra encore se retrousser les manches.
«C’est une grosse saison qui nous attend, a reconnu Paupanekis. On doit être compétitif et pour y arriver, il faut vite actionner l’interrupteur.»