Éric Bernier va travailler en France
Samuel Pradier
Que ce soit au théâtre ou à la télé, Éric Bernier ne tient jamais rien pour acquis et se lance souvent dans des projets où on ne l’attend pas. En plus de jouer une pièce à La Licorne à la rentrée, le comédien va s’expatrier plusieurs mois en France pour un autre gros projet.
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Éric Bernier termine actuellement les tournages de la troisième saison de la série Temps de chien, de François Bellefeuille. Jean-Philippe, son personnage d’homme d’affaires riche et baveux, va toutefois connaitre une nouvelle courbe dramatique. «Il vient de prendre sa retraite et cette situation le rend complètement dépressif. Il est vraiment dans une mauvaise passe.» Le comédien était heureux de voir que son personnage a plus d’imperfections que ce qu’il laisse voir. «Comme le succès a été facile pour lui, il a toujours été un peu superficiel, mais là, il tombe dans un état plus fragile. J’ai toujours travaillé ce personnage en me disant qu’il y avait une faille, quelque chose de bizarre chez lui.»
Il sera aussi de retour sur la série Kamikazes!, à Télé-Québec. «Les textes sont très bons. Comme ce sont des sketchs, ça demande d’être toujours alerte dans le jeu, de ne rien trop placer d’avance et de se laisser aller. C’est vraiment stimulant de changer constamment de personnages. Je fais des affaires que je n’avais jamais faites jusqu’à maintenant.»
Du théâtre
À la rentrée, Éric Bernier sera de la distribution de la pièce Trip, de Mathieu Quesnel, au théâtre de La Licorne. «C’est l’histoire de gens qui ont vécu des choses difficiles, qui ont chacun leurs traumatismes et qui utilisent des drogues pour essayer de se soigner», résume-t-il.
Cette pièce a été jouée seulement une semaine au mois de mars 2020, avant que la pandémie ne ferme les portes du théâtre. Éric ne faisait toutefois pas partie de la distribution originale. «J’ai accepté de reprendre le rôle parce que j’aime beaucoup ce que Mathieu Quesnel fait. C’est toujours punk, libre, irrévérencieux et délinquant. Ça fait du bien de revenir à des choses plus spontanées parfois. Je me lance dans l’aventure avec plaisir.»
Travailler à l’étranger
L’acteur participera ensuite à un projet de théâtre en France qui s’étalera sur plusieurs mois. «Je vais répéter un spectacle dans lequel j’ai joué il y a très longtemps et qui sera repris. Je ne peux pas donner de détails, car ça n’a pas encore été annoncé, mais ce sera le fun de travailler autrement, avec différents acteurs. J’aime beaucoup être déstabilisé dans le travail, je trouve que ça me réveille, et ça m’amène à faire des choses différentes. Ça me permet d’apprendre des autres, c’est toujours intéressant.»
L’idée de vivre quelques mois à Paris semble le réjouir, sauf pour ses chats. «J’ai un peu peur pour mes deux chats, je ne peux pas les envoyer en pension. J’espère trouver quelqu’un qui pourra venir habiter chez moi, pour qu’ils puissent rester dans leur univers.»
Éric Bernier a souvent travaillé en Europe par le passé. «Quand je suis sorti du Conservatoire, Robert Lepage m’a vu dans une pièce. À la porte de ma loge, il m’a dit qu’il montait trois pièces de Shakespeare en France, et de l’appeler si ça m’intéressait. J’étais estomaqué, je pensais avoir rêvé! Je l’ai appelé pour être sûr, et je suis finalement parti au moins trois ans en Europe. On a joué les trois pièces l'une après l'autre. Ensuite, j’ai embarqué sur la pièce Les Sept Branches de la rivière Ōta durant quatre ans. J’ai passé environ huit ans avec Robert Lepage, directement en sortant de l’école.»
Bien qu'il était déjà très studieux au Conservatoire, Éric dit avoir beaucoup grandi en travaillant avec Lepage. «Je suis encore travaillant, j’aime arriver très préparé. Mais avec lui, c’est le moment présent qui compte. Une idée qui est bonne aujourd’hui ne sera plus nécessairement intéressante le lendemain. Et même après la première, on peut continuer de changer des choses n'importe quand.»