Entrevues pour le film «Superman»: «James Gunn construit toujours des personnages féminins extrêmement forts», nous disent les actrices de «Superman»

Isabelle Hontebeyrie
Le Superman de James Gunn, premier long métrage à sortir des DC Studios, dont il est désormais le patron, propose une nouvelle vision du superhéros.
Si James Gunn s’est permis plusieurs libertés avec son Superman, les fans de l’homme d’acier seront néanmoins rassurés d’apprendre que le justicier, défenseur de l’humanité, conserve des points communs avec le héros des bandes dessinées, déjà porté au grand écran plusieurs fois (incluant dans La ligue des justiciers).
Originaire de la planète Krypton, Superman (David Corenswet) – Clark Kent dans la vie civile, amoureux, comme il se doit de Lois Lane (Rachel Brosnahan) – est un métahumain, doté de pouvoir spectaculaire. Et il n’est pas le seul à lutter contre les méchants, la Justice Gang, composée de Green Lantern (Nathan Fillion), Mr. Terrific (Edi Gathegi), Hawkgirl (Isabela Merced) et Metamorpho (Anthony Carrigan), défend aussi Metropolis. Le méchant n’est autre que Lex Luthor (Nicholas Hoult) qui, aidé par les pouvoirs de l’ingénieure (María Gabriela de Faría), veut détruire Superman.

Des femmes au cœur de l’histoire
James Gunn, coscénariste et réalisateur de la trilogie de Les gardiens de la galaxie et de Le commando suicide, s’est librement inspiré des bandes dessinées. S’il a retenu que «Superman est le premier superhéros» et qu’il occupe donc une place de choix dans le panthéon des faiseurs de bien, il s’est permis quelques libertés, notamment par rapport aux films de Richard Donner de 1978 et de 1980 avec Christopher Reeve dans le rôle principal. Les amateurs remarqueront immédiatement que Lois Lane n’est plus l’évaporée qui ne reconnaît pas Superman en Clark Kent. Elle a du chien et forme, avec son amoureux, un couple on ne peut plus moderne.
L’ingénieure – une transfuge d’une autre série de BD, achetée par DC –, incarnée par María Gabriela de Faría, ne laisse pas non plus sa place. Mutante par choix, elle peut se transformer au gré des envies destructrices de Lex Luthor. Même Eve Teschmacher (Sara Sampaio), la conjointe de Lex Luthor cesse d’être une parodie (dans le long métrage de 1980). Sans ces deux femmes, ce nouveau Superman n’aurait pas la même dimension.

«James construit toujours des personnages féminins extrêmement forts, nous dit María Gabriela de Faría lors d’une entrevue téléphonique. Il leur donne toujours la place qu’elles méritent dans l’histoire. L’ingénieure est une force de la nature... ou plutôt de la science. James m’a permis de puiser dans mes forces pour incarner ce personnage et, pour cette raison, je lui en serai toujours reconnaissante. Quand je me souviens de l’enfant que j’étais, le fait de me voir au grand écran, dans une superproduction de cet ordre...»
«James comprend la condition humaine et l’écrit parfaitement», nous explique Sara Sampaio, ancien ange de Victoria’s Secret, dont la Eve Teschmacher modifie le cours de la vie de Lex Luthor (non, nous n’ajoutons rien de plus).

«James s’entoure de femmes fortes et c’est un aspect de lui qui se transpose dans le film. En tant que femme, d’avoir des rôles étoffés et bien écrits est un plaisir. C’est un bonheur d’incarner un personnage multidimensionnel qui apporte quelque chose à l’histoire, car les femmes – et les humains en général – n’ont pas qu’une seule facette. C’est ce que j’aime de James, on voit toutes les faiblesses et les défauts de ses personnages, qu’il s’agisse de Superman ou de Lex.»
Un tournage impressionnant
Si les effets spéciaux sont impressionnants, comme dans tout film de superhéros qui se respecte, James Gunn a néanmoins tenu à faire construire le plus de plateaux possible afin de donner à ses acteurs des points d’ancrage visuels sur lesquels développer leurs personnages.
«Je pensais vraiment que j’allais être devant des écrans verts tout le temps, s’exclame María Gabriela de Faría, mais pas du tout. Même l’écran que nous avions en était un du ciel avec des nuages, le soleil, etc. afin de savoir vers quoi nous volions. Pour nous, tout était très réel. La forteresse de la solitude était un plateau et nous avions même un rideau, dans le gratte-ciel de Lex Luthor, qui nous donnait une vue de la ville. Tous ces plateaux... c’est ce qui m’a le plus impressionnée d’ailleurs.»

Et l’actrice confie bien volontiers avoir gardé un petit morceau de costume en souvenir. «Après tout, je pourrais mourir demain! Mais il le fallait, c’est le costume le plus cool au monde. C’est du cuir qui a été imprimé en 3D lance-t-elle en riant.
Superman déboule en force dans les salles climatisées dès le 11 juillet.