Ville de Lévis: ensemble, l’Ukraine va gagner»
La Ville de Lévis se dit prête à accueillir plusieurs familles de ce pays dévasté

Jean-François Racine
Tous très émotifs, plusieurs Ukrainiens en larmes ont assisté à la cérémonie de la levée de leur drapeau, hier soir, à Lévis.
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« Je pleure souvent et j’ai parfois de la difficulté à parler, mais je vous remercie d’être là avec nous. Ensemble, on va survivre. Ensemble, l’Ukraine va gagner », a lancé Anna Spirina, une pianiste de Lévis d’origine ukrainienne.
Devant l’hôtel de ville, l’hymne national a résonné avant une minute de silence plutôt bouleversante. La foule n’était pas nombreuse hier, mais le symbole demeure important.
Devant quelques dizaines de citoyens, Anna Spirina a insisté pour dire que son peuple est toujours debout. Même si la population se sent bien parfois impuissante, chaque petit geste compte.

Une peur constante
Le jour comme la nuit, les bombardements dans son pays viennent la hanter même à des milliers de kilomètres.
« On demande de fermer le ciel. Il y a beaucoup de civils qui meurent. Quand je me réveille, je me demande toujours s’ils sont vivants. Ce sont les trois semaines les plus dures de ma vie », a-t-elle ajouté en pensant à ses proches toujours là-bas.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a été chaudement applaudi par les élus canadiens, mais l’idée d’une zone d’exclusion aérienne est toujours rejetée. Cette situation difficile provoque des émotions contradictoires et beaucoup de frustration.
« On ne demande pas grand-chose », termine Mme Spirina, qui n’ose pas imaginer les prochaines semaines.
« Les Russes n’ont pas le droit ! » a notamment crié une jeune femme québécoise dans une longue envolée oratoire.
La Ville de Lévis et un organisme local veulent aussi accueillir et loger des réfugiés, mais l’incertitude persiste.
« Le nombre de personnes à accueillir reste très incertain, mais le Tremplin va se tenir prêt en cas de besoin pour la grande région de Lévis », affirme le président Julien Crozet.

Un soutien apprécié
Pour sa part, le maire Gilles Lehouillier a souligné la contribution des quelque 200 Ukrainiens et leurs familles qui vivent à Lévis.
« L’hôtel de ville est le symbole de notre démocratie. Il faut se rendre compte que notre liberté est plus fragile qu’on pense. On veut démontrer que nous ne sommes pas à l’abri. L’enjeu, c’est la possibilité de voir poindre une troisième guerre mondiale. Ce sont des gestes barbares qui sont posés actuellement. »
Le soutien des gens est très apprécié par la petite communauté ukrainienne locale.
« Même moi, je ne sais pas quoi faire. C’est terrible. Je ne peux pas aider. J’ai regardé pour ma sœur, ma mère et ma nièce, mais ce n’est pas simple. Ce n’est pas facile de changer de pays », résume Oksana Malenko, une Ukrainienne établie à Lévis.