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Culture

Ensemble depuis 32 ans, Véronic DiCaire et Rémon se confient, pour une rare fois, sur leur histoire d'amour

Il y aura près de 70 représentations de «Chicago» cet été. Pour vous procurer des billets, rendez-vous à chicagolacomediemusicale.com.

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Patrick Delisle-Crevier

2025-05-02T10:00:00Z
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Véronic avait 15 ans lorsqu’elle a rencontré Rémon, l’homme de sa vie, qui est également son gérant. Le couple a accepté de faire le bilan de sa vie à deux, de nous raconter ses débuts et son parcours personnel et professionnel depuis plus de 30 années. Il est question de leur rencontre, de l’ascension professionnelle de Véronic, de leur décision de ne pas avoir d’enfant et de leurs nombreux projets.

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Véronic, comment allez-vous tous les deux?

Véronic: Ça va très bien. Je retrouve une partie de ma vie maintenant que Star Académie est terminée. Ç’a été une super belle aventure! Et ça faisait travailler différemment mon cerveau. C’était très exigeant de remplir le rôle de professeur de chant, car je voulais toujours que mon contenu soit pertinent. Heureusement, Rémon, qui a une formation d’enseignant, était là pour m’aider. On s’est complétés là-dedans. Il m’a aussi aidée à bien construire mes cours et à travailler leur contenu.

Rémon, justement, quand Véronic participe à un projet comme Star Académie, est-ce que tu es impliqué à 100 % avec elle?

V.: Oui, et c’est très drôle parce que pendant les Variétés de Star Académie - comme la qualité du son dans la salle n’était pas exceptionnelle, car le public crie beaucoup et qu’on n’entendait pas toujours bien les subtilités des performances des candidats –, Rémon, qui était en direct de la loge ou du salon, pouvait mieux entendre les petits détails importants. Il m’envoyait donc ses commentaires sur mon téléphone.

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Rémon: Oui, on a vécu pleinement cette aventure à deux, et ç’a été le fun. Je suis un gars qui est bien à l'aise dans les coulisses. J’ai vraiment été interpelé par Star Académie cette année. C’était la première fois que je tombais ainsi en amour avec les candidats parce que je les regardais différemment, à travers les yeux de Véronic. En début de soirée, Vé me disait exactement ce qu’elle voulait que je vérifie. Elle voulait savoir si chacun des Académiciens appliquait bien les conseils qu’elle leur avait prodigués pendant la semaine durant ses cours. Elle voulait que je vérifie aussi si leurs voix étaient à la hauteur. Alors, j’écrivais à Vé ce que j’entendais à la télévision. C’était notre façon d’évaluer les performances du dimanche et le contenu de la semaine. Vé a une façon naturelle de livrer ses enseignements dans ses cours. Alors, je l’aidais plutôt avec le côté technique. 

Abordons d’abord la genèse de votre couple, c’est-à-dire votre rencontre à l’automne 1992...

V.: Je connaissais déjà Rémon de réputation parce que je l’avais déjà vu faire des spectacles à l’école secondaire. Mes parents étaient aussi amis avec sa tante. Je le suivais donc à distance. Quand est venu le temps pour moi de faire un spectacle amateur, j’ai vu qu’il était sur scène parce qu’il produisait ce spectacle. Je me souviens de m’être dit: «Oh! my God! Il est là!» Pendant tout le week-end, il y avait du flirt dans l'air, mais sans plus, parce que je me disais qu’il avait peut-être une blonde; je tenais à respecter ça. Puis, il s’est offert pour être mon chauffeur pendant ce week-end-là.

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R.: C’était très local comme spectacle. Ça se passait à la sucrerie à Casselman, en Ontario. C’était des diplômés ou des gens de l’école secondaire qui participaient au spectacle. Je me souviens que j’étais effectivement le chauffeur de Véronic lors de ce week-end. Le dimanche soir, comme elle partait avant moi et que nous n’avions pas pu nous saluer, elle avait glissé un billet de deux dollars dans la poignée de porte de ma voiture pour payer une partie de l’essence. J’avais trouvé ça très drôle, et ça m’avait donné une raison de l’appeler pour lui proposer un rendez-vous le week-end suivant. Ça a débuté comme ça. J’ai encore ce deux dollars-là aujourd’hui! Je l’ai gardé parce que j’avais le sentiment que nous deux, ce ne serait pas une petite amourette.

Racontez-moi la suite!

R.: Nous avons passé le week-end suivant ensemble et nous ne nous sommes jamais quittés depuis 1992. Ce qui m’attirait chez elle dès le départ, c’était son talent. Elle avait un rare talent! Et quand on a commencé à se côtoyer, j’ai adoré son côté tête dure qui sait où elle s’en va.

V.: Je me souviens que j’avais été charmée par lui, car il était très différent des autres gars de ma région. Il ne portait pas les mêmes vêtements que les autres gars et il avait une dégaine très assumée. Il me semblait très ouvert dans les discussions et il était cultivé. Je trouvais qu’il détonnait dans le paysage où nous avons grandi. Il était aussi très intelligent, et oui, je suis tombée en amour avec le gars, mais aussi avec son intellect. Il avait plein de connaissances et il était charmant.

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Vous avez quelques années de différence d’âge... Est-ce que ç’a été une embûche à vos débuts?

R.: Au départ, Véronic m’a menti sur son âge. Quand nous sortions, elle disait tout le temps qu’elle avait oublié ses cartes, mais en réalité, c’est qu’elle n’avait pas l’âge d’entrer dans les bars. Mais après deux ou trois semaines, elle m’a révélé son âge. À ce moment-là, on s’est dit que, comme ça se passait bien entre nous, l’âge ne devrait pas être un obstacle. Je devais cependant convaincre ses parents que, même si quelques années nous séparaient, j’étais un bon gars et que j’étais responsable. Je respectais toujours les couvre-feux qu’imposaient ses parents, même si Vé avait la manie de défier l’autorité parentale.

V.: Ça me gênait tellement qu’un gars de l’âge de Rémon se retrouve avec un couvre-feu imposé par mes parents. Mais il a vite compris que, s’il voulait mettre mes parents dans sa poche, il devait respecter ce genre de choses. Il a vite gagné leur confiance. J’avais 15 ans et il en avait 21. Il devait mettre mes parents de son bord. Rémon ne faisait pas son âge, et moi, j’étais mature pour le mien. Cette différence de quelques années n’était donc pas vraiment perceptible. Mais nos parents n’ont pas pris tout de suite notre relation au sérieux. La maman de Rémon disait que c’était juste un puppy love, une petite amourette de passage. Mais par la suite, ils ont vite compris que c’était du sérieux nous deux.

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Quand vous êtes-vous rendu compte que c’était du sérieux?

V.: Sérieusement, je ne me suis jamais posé la question. C’était la première fois que je ressentais un sentiment aussi fort pour un gars. Après deux ou trois week-ends de fréquentations, je lui ai dit que j’étais tannée de tourner autour du pot... Je lui ai dit que je l’aimais. On a officialisé notre relation à partir de ce moment-là.

R.: Pour moi, il a toujours été très clair que Véronic était la bonne. Dès les premiers week-ends que nous avons passés ensemble, nous ne nous sommes plus jamais quittés. Nous avons rapidement développé une relation personnelle et professionnelle. Dès le début, nous nous sommes aidés l’un et l’autre dans nos carrières. En 1994, elle a gagné le concours Ontario Pop. Après ça, elle a eu peur que ce soit la fin de sa carrière parce qu’habituellement les gens qui remportent ce genre de concours n’arrivent pas à franchir la prochaine étape, soit de développer une carrière, et tombent dans l’oubli. À partir de là, nous nous sommes dit que nous allions travailler ensemble. L’accord qu’on a conclu, et que nous respectons encore, aussi bien dans notre vie personnelle que dans notre vie professionnelle, c’est que tant qu’il n’y aura pas quelqu’un de mieux pour faire la job, nous la faisons ensemble. Plus de 30 ans plus tard, nous poursuivons notre route ensemble de cette façon. Même quand René Angélil et Céline Dion travaillaient avec nous, René nous disait: «Si vous êtes d’accord.» Il a toujours vu le projet comme étant celui d’un duo, d’un couple; et il a toujours respecté ça dans toute sa grandeur. Il a vu que, comme lui, je savais gérer le côté amoureux et le côté affaires avec une chanteuse.

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Quand on est en couple longtemps avec la même personne, il peut arriver une période de remise en question ou une envie de voir autre chose. Avez-vous vécu ça?

R.: Je suis un gars qui fonctionne aux feelings. Je ne me suis jamais posé de question et je n’ai jamais ressenti le besoin d’aller voir autre chose pour confirmer quoi que ce soit. J’espère juste faire toujours ce qu’il faut pour garder Vé dans ma vie. Je pense aussi que le fait qu'on ait des projets en commun, ça aide.

V.: Je pense qu’à un moment donné, il est sain de faire un bilan et de se repositionner dans la relation. Et le fait de toujours se choisir à nouveau, c’est merveilleux! Je préfère aussi me poser des questions pour arriver à travailler mon couple plutôt que penser à y mettre un terme afin d’aller voir ailleurs.

Comment prenez-vous les grandes décisions ensemble?

V.: Quand Rémon me demande de m’asseoir parce que nous devons prendre une décision importante, je l’écoute. Quand il m’a dit que nous devions faire un virage dans ma carrière et que je devrais me diriger vers les imitations plutôt que d’accorder toute la place à la chanteuse, il a fallu qu'il me convainque que c'était la bonne décision à prendre. Moi, je voulais surtout chanter. J’admirais ceux qui enregistraient des albums et faisaient carrière en France et aux États-Unis. De son côté, Rémon voyait bien que ça ne se concrétiserait peut-être pas parce qu’il y avait tellement de chanteuses francophones et que ce serait très difficile pour moi de me démarquer. Par ailleurs, il avait remarqué que je suscitais plus de réactions quand je faisais des imitations. Tel un professeur, il a fait un schéma sur le grand tableau de la cuisine. Il m’a expliqué qu'il était important d’être unique et qu’il fallait explorer mon côté imitatrice. Il a bien vu, car peu de temps après, mon contrat des premières parties de Céline Dion est arrivé.

R.: Nous prenons souvent nos grandes décisions lorsque nous faisons de la route. La voiture est souvent l’endroit où on a de grandes discussions. Je me souviens d’ailleurs que c’est sur la route que Vé a appris son anglais; on avait convenu que chaque fois que nous serions en voiture, nous parlerions en anglais. C’est ainsi qu’elle a appris la langue rapidement. Même quand nous habitions à Las Vegas – nous étions à 30 minutes de la salle de spectacle –, sur le chemin de l’aller, nous étions en mode professionnel et, sur le chemin du retour, nous étions un couple qui avait des discussions de couple.

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Est-ce difficile de tirer une ligne entre vie personnelle et vie professionnelle dans un couple comme le vôtre?

V.: Ce serait le fun de dire qu’à la maison, nous ne sommes que dans le personnel, et au bureau, que dans le professionnel. Mais ce serait vivre dans le pays des licornes! C’est difficile de tirer une ligne entre les deux. Pour ma part, quand je ne suis pas sur scène, c’est beaucoup plus facile de tirer un trait; pour Rémon, qui est producteur, le travail est plus prenant à différents moments et c’est plus difficile pour lui d'y arriver.

R.: On y va aux feelings. Je me souviens qu'à un moment donné, Vé ne voulait pas qu'on ait un ordinateur dans la chambre à coucher parce que souvent, quand elle se couchait, je prenais mes courriels. Elle m’a demandé d’arrêter ça. Même chose pour la cuisine. Nous avons des zones qui sont attitrées au couple. On délimite le tout en nous fiant à nos feelings. On s’écoute et on se respecte dans tout ça.

Quel bilan faites-vous de vos 32 ans de vie à deux?

V.: Notre vie à deux est exactement ce que je souhaitais dans mes rêves les plus fous. Mais je ne pensais jamais que je ferais carrière en tant qu’imitatrice. La petite nuance est peut-être là pour moi. À un moment donné, Rémon était directeur des ressources humaines dans un cabinet d’avocats, puis à l’Université McGill. J’avais hâte de partager ce que je vivais en tournée avec lui et aussi que nous travaillions ensemble. En 2008, quand il a donné sa démission et que nous avons commencé à travailler ensemble à temps plein, ça m’a rendue tellement heureuse!

R.: À l’époque, Véronic travaillait avec René et Céline. Et je me souviens qu’un jour, René m’a demandé si je pouvais toujours être là. S’il ne m'avait pas fait cette demande, je n’aurais probablement jamais quitté mon emploi et sauté dans le vide ainsi sans filet. Il m’a montré que c’était ce que je devais faire. Ç’a été le coup de pied dans le derrière qui a changé tout le reste. Il m’a dit: «Lance-toi, embarque, et tout va être correct.»

Vous n’avez pas eu d’enfant. Était-ce un choix?

V.: On a décidé assez tôt de ne pas avoir d’enfant et d’être plutôt des accompagnateurs de vie pour nos beaux neveux et nos belles nièces. C’était une décision qui était très claire pour nous et c’est un privilège incroyable d’avoir ces jeunes autour de nous et d’être là pour eux. Je prends mon rôle de tante V. très au sérieux. Je n’avais pas besoin d’être une maman à tout prix.

R.: Vé et moi, on a vraiment été interpelés par la phrase: «Ça prend un village pour élever un enfant.» Nous sommes là pour nos nièces et nos neveux, et pour nos amis aussi. Nous assumons complètement notre choix, même si je suis sûr qu’on aurait été d’excellents parents et que ça aurait pu être magique. Vé et moi faisons les choses pour les bonnes raisons. C’était la même chose pour Star Académie: je savais que Vé serait une excellente professeure! Elle a en elle ce côté maternel et protecteur.

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Véronic, durant l’entrevue, deux fois tu as parlé du fait d’avoir laissé la chanteuse pour faire place à l’imitatrice. Est-ce que ç’a été un deuil à faire pour toi?

V.: Je suis très en paix avec ça maintenant, parce que je sais que la chanteuse en moi est beaucoup plus sollicitée quand j’imite une Whitney Houston ou une Lady Gaga. Ce serait tout l’inverse si je chantais mes propres chansons qui ne me permettraient pas d’avoir un tel registre vocal et une telle carrière. Mais cela dit, je pense qu’il y a encore un peu de jus dans la roche... Je vais faire un autre spectacle en tant qu’imitatrice, mais j’aimerais éventuellement refaire des chansons qui sont les miennes.

Quels sont vos projets après Star Académie?

R.: Contrairement à ce qui a été dit dans un autre média, le projet de retourner aux États-Unis n’est pas annulé. On l'a mis sur la glace pour le moment, parce que nous voulons bien y réfléchir et tout analyser comme il faut. Ainsi, rien n’est arrêté. Il est toujours possible que Véronic se retrouve sur scène là-bas un jour. Il y a aussi Chicago cet été. Dans un tel projet, je suis plus en retrait. J’aide Vé d’une tout autre façon: je vais la reconduire, je prépare les repas, je m’occupe de nos chiens, Marcel et Simone, et de la maison. Je la soutiens pour qu’elle puisse se consacrer à 100 % à sa performance. Je sais que tenir le rôle vedette d’une si grosse production, c’est une grosse responsabilité et que c’est très prenant. Je suis le chum qui appuie sa blonde.

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V.: En dehors de Chicago et de mon rôle de Roxie Hart, qui va occuper une partie de mon été, je compte jardiner, marcher avec mes chiens et passer du temps au chalet à faire des choses qui sont loin du métier. Nous rénovons le petit chalet que nous possédons sur un lac en Ontario. Et comme il est situé loin – à trois heures de route –, ça nous donne le temps de respirer, de jaser et de brasser d’autres projets. Je veux commencer à penser à mon prochain spectacle, qui est prévu pour 2026-2027. On veut le présenter au Québec, en France et nous avons l'intention d'aller aussi aux États-Unis. Un feu roulant continu! Sinon, j’aimerais retoucher au cinéma. Depuis que j'ai joué Pierrette dans Nos belles-sœurs, j'ai la piqûre du jeu. J’envoie ça dans l’univers!

Un retour dans Chicago après 20 ans!

Martin Girard
Martin Girard

Un peu plus de 20 ans se sont écoulés depuis la première mouture en français de la comédie musicale dans laquelle Véronic DiCaire a connu beaucoup de succès. La chanteuse affirme que sa Roxie Hart de 2025 sera différente de celle du début des années 2000. «Je pense qu’il va y avoir une nuance dans l’interprétation, parce que j’ai plus d’outils dans mes bagages. La maturité, la sagesse et l’expérience que j’ai acquises vont se transposer directement dans mon interprétation. J’ai maintenant aussi l’âge du personnage, alors cette Roxie est encore plus près de moi. Je vois beaucoup mieux ses nuances qu’à l’époque, donc je vais arriver avec une Roxie encore plus forte et solide.» Il faut dire qu’au début des années 2000, Véronic a failli ne pas jouer ce personnage, justement en raison du fait qu’elle était trop jeune pour le rôle. «En effet, c’est vrai, les producteurs hésitaient entre moi et une autre, et on m’a proposé de jouer la doublure de Roxie. J’ai refusé en disant que si on m’offrait le rôle, j’allais travailler fort pour être leur Roxie. On me l’a finalement confié. Quand ils nous ont vus ensemble, Terra et moi, ç’a été une évidence pour eux. On a travaillé si fort, toutes les deux! Je ne voulais pas me planter; j’avais l’impression de jouer ma carrière sur ce rôle. Aujourd’hui, je vais jouer de façon beaucoup plus calme. Pour moi, jouer dans des comédies musicales est un rêve de petite fille que je réalise à chaque fois.» Et qu’est-ce que ça lui a fait aujourd’hui qu’on lui propose à nouveau ce rôle? «Quand on m’a approchée pour le rôle, c’était certain que je voulais le refaire, mais à une seule condition: que Terra Ciccotosto MacLeod, qui incarnait Velma Kelly à l’époque, revienne aussi. La production avait prévu ça, alors j’étais excitée. Pour moi, c’était important de retrouver ce duo qui a si vite connecté il y a 20 ans. Se retrouver deux décennies plus tard, avec l’expérience de vie que nous avons, c’était fort intéressant. Je n’ai pas d’appréhensions. Je suis beaucoup plus dans l’excitation.»

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