Enseignante agressive: «On n’a pas été outillé», déplorent des parents
TVA Nouvelles
Des parents de l’école des Grands-vents déplorent le manque de soutien qui leur est offert depuis qu’un enregistrement a révélé que l’enseignante de leurs enfants, «Mme Chantal», criait sur ses élèves et fait maintenant l’objet de plusieurs plaintes.
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En entrevue à LCN, Véronique Gendron et Daniel Richer, des parents d’enfants de cette classe de première année, indiquent ne pas avoir été en mesure d’obtenir de l’aide afin de traiter de ce sujet complexe avec leur enfant.
«Ce que je déplore un peu c’est qu’on n’a pas été outillé à ce niveau-là, indique Mme Gendron. Je me serais attendu que lundi après que tout ça soit sorti, qu’il y ait une équipe qui nous guide dans comment adresser la situation avec nos enfants. Ça n’a pas été fait.»
«Les ressources ne sont pas adéquates, ajoute M. Richer. Je crois que les enfants encore sont très secoués et nous, là-dedans, les parents, ce n’est pas évident de savoir comment agir avec cette situation-là adéquatement avec nos enfants. Ce ne sont pas des choses qu’on vit tous les jours.»
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, avait pourtant indiqué que de l’aide psychologique avait été offerte pour les élèves et leurs parents.
«C’est facile de couper des têtes, affirme la mère de famille. On peut faire ça de façon in extremis. Ce qui est plus compliqué c’est de mettre un plan d’action en place [...] qui dit "qu’est-ce que vous allez faire d’ici la fin de l’année et au jour le jour? Qui rencontre nos enfants et de quelle façon c’est fait?" Ça, ça ne nous est pas expliqué présentement.»
Enregistrement crève-cœur
Les deux parents ne sont plus en mesure d’entendre l’enregistrement de «Mme Chantal» révélé lundi par Qub radio, car il leur fait trop mal au cœur.
«C’est un coup de poignard dans le cœur à chaque fois parce qu’il faut savoir que quand on se met à notre place, notre enfant était dans cette classe à ce moment-là», explique Mme Gendron.
«Quand j’entends ça, les poils me lèvent sur les bras, renchérit M. Richer. Je l’ai toujours dans la tête. C’est marquant.»
Dans les circonstances, leurs enfants se portent bien, assurent les parents.
«C’est sûr qu’on la sent un petit peu nerveuse, partage le père de Emma. On lui donne beaucoup d’amour, on est près d’elle. Je discute avec elle de plus en plus [pour] lui expliquer que ce n’était pas bien ce qu’elle vivait. Ce n’était pas normal et il n’y a rien qui est de sa faute là-dedans.»
Les élèves ont pu rencontrer leur nouvelle enseignante aujourd’hui.
«J’ai eu le cœur un peu brisé quand mon garçon est revenu de l’école parce qu’il m’a dit "maman, avec la nouvelle professeure c’est tellement le fun, on va avoir des périodes de jeu", soutient sa mère. Donc juste ça, je pense que ça en dit long sur ce que nos enfants ont vécu dans cette classe-là et c’est très difficile pour un cœur de mère.»
Réaction du cabinet du ministre Drainville
Le cabinet du ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a indiqué à TVA Nouvelles qu'il allait vérifié avec le Centre de services scolaire si l'aide réclamée avait bel et bien été apportée, notamment aux parents.
«Les informations qui nous ont été transmises par le Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI) le 24 avril sont à l’effet que le CSS déploie son équipe d’incidents critiques à l’école des Grands-Vents, composée de psychologues et de psychoéducateurs, afin de soutenir les élèves, le personnel, ainsi que les parents», a affirmé le cabinet de M. Drainville. «Pour notre part, nous avons été clairs: l’aide serait rendue disponible aux élèves ET aux parents, tel que s’était engagé à le faire le CSSMI auprès de nous.»
Si l'aide nécessaire n'a pas été rendue disponible, le cabinet du ministre de l'Éducation s'engage à demander que la situation soit corrigée.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus