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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Enquête du coroner sur le décès de la policière Maureen Breau: «On se fend le cul à la semaine longue à tenir un système qui ne marche pas», témoigne un policier

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Anne-Marie Lemay | TVA Nouvelles

2024-03-11T23:27:46Z
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L'enquête publique du coroner sur le décès de la policière Maureen Breau a repris, lundi, au palais de justice de Trois-Rivières avec les témoignages de trois policiers qui ont raconté des interventions survenues trois mois et trois jours avant la journée fatidique.

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«Je suis là aujourd'hui pour Maureen.» En prononçant ces mots lors de son témoignage, le policier Charles Côté est devenu émotif et a déclenché des larmes dans la salle d'audience.

Il a raconté son quotidien au travail: une majorité des cas liés à la santé mentale et une difficulté d'obtenir des informations des autorités de la santé à leur sujet. «C'est une triste réalité quotidienne dans notre travail», a-t-il dit. Le policier Côté a précisé vouloir en faire son cheval de bataille en déclarant, la voix cassée par l'émotion: «Je vais parler un peu carré: on se fend le cul à la semaine longue à tenir un système qui ne marche pas à bout de bras.»

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Lui et son collègue Gabriel Ménard ont raconté leur intervention chez Isaac Brouillard-Lessard le 30 décembre 2022, soit trois mois avant les événements tragiques impliquant leur collègue. Une altercation entre Brouillard-Lessard et son voisin était survenue, mais aucune plainte n'a été déposée. C'est après avoir quitté les lieux que l'agent Côté a fait des recherches et appris qu'Isaac Brouillard Lessard était soumis à une ordonnance d'avoir une bonne conduite. Les policiers jugeaient qu'il n'avait pas causé de bris de condition puisqu'il était calme et collaborait bien. Charles Côté a toutefois pris l'initiative de rédiger une circulaire, une note envoyée à ses autres collègues, pour les avertir de l'historique de violence de l'individu.

«Les mains liées»

La policière Élodie Lévesque a pour sa part raconté une intervention survenue trois jours avant les événements fatidiques, le 24 mars 2023. La mère d'Isaac Brouillard-Lessard avait téléphoné au 911 pour s'assurer que son fils allait bien, alors qu'elle avait reçu 400 textos de sa part.

L'agente Lévesque a raconté qu'au terme d'une intervention d'une trentaine de minutes dans l'appartement de Brouillard-Lessard, elle et ses trois autres collègues ont jugé l'individu calme. «On a les mains liées, je ne peux pas intervenir si je n'ai pas les éléments nécessaires pour l'arrêter», a précisé Mme Lévesque.

La policière a noté sur place des armes blanches, dont un sabre qu'elle a poussé sous le lit pour la sécurité des policiers sur place, mais c'est chose courante selon elle.

Questionnée sur ses connaissances des antécédents de Brouillard-Lessard au moment de l'intervention, Élodie Lévesque a répondu que «la CETM (Commission d'examen des troubles mentaux), je la découvre.»

«Si des gens de la Sûreté du Québec nous écoutent: voici un scoop. Une formation sur la CETM pour les agents de la SQ, ça va être l'une de mes recommandations, je vous le dis», a répliqué la coroner Géhane Kamel.

La coroner a soulevé le fait qu'aucun policier n'a appelé à l'hôpital à ce moment pour informer le psychiatre de Brouillard-Lessard de l'intervention réalisée ce jour-là, ce qui aurait pu changer le cours de l'histoire.

Les audiences reprendront mardi avec des policiers de Louiseville et Victoriaville. Mercredi s'annonce une journée particulièrement chargée en émotions avec le témoignage des trois policiers qui étaient avec Maureen Breau lors de l'intervention fatidique le 27 mars 2023.

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