«Enfin je vais bien dormir»: un septuagénaire sans histoire risque sept ans de pénitencier pour avoir passé à tabac sa voisine de 82 ans

Un septuagénaire sans antécédents judiciaires risque maintenant jusqu’à sept ans de prison après avoir sauvagement battu sa voisine de 82 ans à qui il reprochait de faire trop de bruit la nuit.

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Roger Bergeron, 71 ans, a été ramené devant la juge Chantale Pelletier pour les observations sur la peine, mercredi, après avoir été déclaré coupable en juin de tentative de meurtre sur sa voisine de palier.

Le 3 mai 2023 en soirée, la quiétude des résidents de l’immeuble à logements pour les 55 ans et plus, où il demeurait dans le quartier Montcalm à Québec, a été rompue par les cris de l’aînée.

Des témoins horrifiés ont vu la dame gisant dans une «mare de sang», dans le couloir, alors que l’accusé, dans un état «hystérique», était en train de la rouer de coups et de la menacer avec un couteau.

«Je vais la tuer, la crisse de chienne. Elle ne me fera pu chier avec sa musique», a dit Bergeron, selon les souvenirs d’un des locataires qui a témoigné au procès.

Les policiers sont arrivés vers 20h30. «J’aurais dû faire ça depuis le début. Enfin, je vais bien dormir», a ajouté l’accusé après avoir été amené dans le véhicule de patrouille.

«À boutte»

Appelé à se lever tôt le matin pour son travail dans l’entretien sanitaire en milieu hospitalier, Bergeron était en conflit depuis quelque temps avec sa voisine.

Il se plaignait qu’elle faisait du bruit, par exemple en jouant de la guitare à des heures trop tardives.

L’homme a reconnu avoir consommé de l’alcool avant les événements, mais aucune preuve fiable sur la quantité qu’il a absorbée n’a été faite au procès.

«Il était à boutte, pour reprendre son expression, et a décidé d’éliminer le problème en tentant de tuer sa voisine», a analysé la magistrate dans son jugement.

Pour le poursuivant, M^e Alexandre Morency, la sanction doit être sévère puisque le crime a été commis sur une octogénaire vulnérable et en raison du risque de récidive qui «ne peut être écarté».

«C’était une dame sans défense», a-t-il souligné, en suggérant une peine de pénitencier de sept années

La femme, «une belle âme» selon un des résidents, a été hospitalisée plusieurs jours pour des fractures au visage, des plaies et des ecchymoses. Toutefois, aucune trace de blessure par arme blanche n’a été décelée.

Elle vit dans la peur de recroiser l’accusé et a encore du mal à effectuer ses tâches quotidiennes, selon des déclarations déposées au tribunal.

Acouphène

En défense, M^e Sébastien St-Laurent a expliqué que son client souffre d’un acouphène et qu’il est également une personne âgée. Il demande une peine de quatre ans ou moins. En tenant compte de la détention provisoire, Bergeron n’aurait plus que quelques mois à purger.

«Je vous soumets que selon moi, il semble évident qu’il s’agit d’un geste soudain, d’une perte de contrôle mêlée à une consommation d’alcool», a avancé M^e St-Laurent.

La juge Pelletier rendra sa décision sur la peine le 24 septembre.