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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

«Elle gisait dans une mare de sang»: une chicane de voisins qui avait tourné en nuit d’horreur à Québec

Roger Bergeron s’en serait pris à sa voisine de 82 ans en mai 2023, excédé par le bruit émanant de l’appartement de la dame

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2024-09-23T20:20:47Z
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Des résidents de l’immeuble où une dame de 82 ans a été attaquée au couteau par son voisin de palier ont témoigné de la peur qui les a envahis et des souvenirs traumatisants qu’ils gardent de l’événement à l’ouverture du procès pour tentative de meurtre de Roger Bergeron lundi.

• À lire aussi: Quartier Montcalm: un sexagénaire arrêté pour tentative de meurtre sur une octogénaire

Pour ces trois aînés, la soirée du 3 mai 2023 restera à jamais le souvenir d’une nuit d’horreur.

Tour à tour, ils ont raconté à la juge Chantale Pelletier le sentiment qui les a envahis en voyant leur voisine de 82 ans, Aline Dupré, ensanglantée dans le corridor de l’immeuble de l’avenue Bourlamaque.

«Elle gisait dans une mare de sang», s’est souvenue Pierrette Faucher, qui a raconté avoir vu l’assaillant frapper sa voisine au visage avec rage. «J’avais peur qu’il la tue.»

«Je ne l’ai pas reconnue tout de suite tellement elle était pleine de sang», a ajouté Jean Gignac, qui a prêté secours à la femme après qu’elle eut rampé jusqu’à sa porte.

Chicane de voisins

Les témoins ont décrit Roger Bergeron comme étant agité lors de l’agression. Ils ont tous raconté avoir entendu l’homme de 70 ans crier à répétition qu’il allait assassiner sa voisine.

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«Il hurlait sans arrêt: “Je vais la tuer, je vais la tuer’’. [...] Quand je lui ai dit qu’il allait passer le restant de ses jours en prison, il me disait: “Je m’en câlice’’. Il était complètement hystérique», a témoigné Jean Gignac.

Selon la théorie de la Couronne, c’est une chicane de voisinage entre Bergeron et sa voisine qui aurait mené à l’événement.

Photo Agence QMI, MARC VALLIÈRES
Photo Agence QMI, MARC VALLIÈRES

L’accusé a d’ailleurs fait des verbalisations en ce sens à un policier. «J’aurais dû faire ça depuis le début. Enfin je vais bien dormir», lui a lancé l’homme dans les instants suivant son arrestation.

Roger Bergeron aurait été dérangé par le bruit émanant de l’appartement de sa voisine. Les résidents autour étaient au courant d’un conflit, mais sans plus. Jean Gignac a raconté avoir entendu l’homme «varger» dans le mur à deux reprises alors qu’il se trouvait chez son amie Aline Dupré.

«On était assis sur son divan et on faisait juste parler ensemble. Sans exagérer, la première fois que c’est arrivé, j’ai fait le saut, je pensais que c’était un tremblement de terre», a expliqué l’homme, assurant n’avoir jamais été dérangé par la victime. «C’est une personne gentille, une belle âme.»

Graves blessures

Roger Bergeron avait été arrêté par les policiers dans son appartement dans les instants suivant l’attaque. Sa victime présumée, elle, avait été transportée à l’urgence pour y soigner de graves blessures à la tête.

Un technicien en identité judiciaire a d’ailleurs présenté lundi des photos des blessures de l’octogénaire. Pendant ce temps, Roger Bergeron regardait attentivement chacune des photos de la victime et de la scène de crime, prenant minutieusement des notes de chacun des témoignages. Bien loin de l’homme en crise qu’ont croisé Pierrette Faucher et Jean Gignac le soir du 3 mai 2023.

«L’homme que j’ai eu devant moi ce soir-là avait vraiment l’intention de tuer Aline Dupré», a insisté M. Gignac, qui a raconté à la juge avoir empêché l’assaillant de porter le coup fatal avec un coup de pied.

«Je l’ai poussé, parce que là, il s’élançait», a raconté le septuagénaire en mimant le violent geste d’un coup de couteau. «Je n’ai jamais demandé à vivre ça.»


Le procès de Roger Bergeron, prévu pour quatre jours, se poursuivra mardi. Le ministère public est représenté par Me Alexandre Morency, tandis que Me Sébastien Saint-Laurent assure la défense de l’accusé.
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