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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Encore plus de crimes violents commis par des jeunes: tué à 20 ans pour une banale chicane de voiture?

Mouaade Fakhoury a été abattu tout près de chez lui en février dernier

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Photo portrait de Laurent Lavoie

Laurent Lavoie

2025-07-28T04:00:00Z
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Le meurtre d’un homme de 20 ans à Montréal, qui pourrait être dû à une banale chicane de voiture, est à l’image de la montée de la violence chez les jeunes, déplore un proche de la victime.

• À lire aussi: «Urgence d’agir»: près du tiers des meurtres impliquent des jeunes de 21 ans et moins au Québec

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«C’est très alarmant», insiste Shaikh Imran Shariff, imam à la mosquée Madani, située dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Il conseille et accompagne de nombreux jeunes de ce secteur du nord-est de la métropole, leur rendant même visite en détention.

Mouaade Fakhoury était l’un d’eux. Le jeune homme a été tué par balle en février dernier tout près de chez lui, rue Cousineau, non loin d’une ruelle et d’un parc pour enfants.

Au lendemain du meurtre d’un homme de 20 ans, Mouaade Fakhoury, les policiers du SPVM se trouvaient toujours sur la scène de crime, sur la rue Cousineau, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, à Montréal, le jeudi 20 février 2025.
Au lendemain du meurtre d’un homme de 20 ans, Mouaade Fakhoury, les policiers du SPVM se trouvaient toujours sur la scène de crime, sur la rue Cousineau, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, à Montréal, le jeudi 20 février 2025. Photo Agence QMI, MAXIME DELAND

D’après Imran Shariff, qui connaît la victime et sa famille, Fakhoury aurait été en conflit avec un ami dans les mois précédant sa mort.

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Fakhoury lui aurait prêté temporairement son véhicule pendant un voyage à l’étranger. À son retour, la voiture avait cumulé de nombreuses contraventions. Cela a suffi pour mettre le feu aux poudres.

«Ça a été réglé entre les parents. Nous sommes une communauté tissée serrée», mentionne M. Shariff.

Mais la situation aurait continué de s’envenimer, au point où Fakhoury a été abattu, ajoute-t-il.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Karima Brikh, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Confiance ébranlée

Le dénouement de cette affaire n’a pas du tout rassuré Imran Shariff quant aux comportements violents chez les adolescents et les jeunes qui viennent à peine d'atteindre la majorité.

«Je suis définitivement inquiet, souligne-t-il. Quand ce genre de choses se produit, ça ébranle la confiance de la communauté envers les autorités.»

Ce genre de drame survient alors que les accusations contre des mineurs pour crimes graves ont explosé, entre 2022 et 2024, indiquent des données de notre Bureau d’enquête.

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Shaikh Imran Shariff, imam à la mosquée Madani, située dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.
Shaikh Imran Shariff, imam à la mosquée Madani, située dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. Tirée du Facebook de Shaikh Imran Shariff

Ces crimes incluent le port d’arme dans un dessein dangereux, des voies de fait graves, le trafic d’armes (voir tableau). La liste est longue.

«Voler des véhicules, trafiquer des stupéfiants... tous ces crimes ont commencé à être commis vers l’âge de 13, 14 ans. Ils ne comprennent pas les conséquences. Ils veulent seulement faire de l’argent rapidement», ajoute M. Shariff.

Que de bons mots

Peu de détails ont filtré publiquement sur les circonstances du meurtre de Mouaade Fakhoury.

Celui qui devait se marier cet été au Maroc et qui avait un emploi n’avait pas d’antécédents judiciaires.

Le Journal avait toutefois rapporté que Fakhoury avait été interpellé à diverses reprises par les policiers dans l’ouest de Montréal ainsi que sur la Rive-Nord. On notait aussi de possibles liens avec le gang 64.

«C’est complètement faux, assure Shaikh Imran Shariff. C’était un bon garçon, pieux, qui respectait la loi. Un gentleman pour la société.»

ACCUSATIONS CONTRE DES MINEURS POUR CRIMES GRAVES DE 2022 À 2024

Selon des données obtenues par le Bureau d’enquête, les accusations criminelles portées contre des mineurs au Québec ont bondi de 22% en seulement trois ans, passant de 17 426 à 21 324. Cela concerne plusieurs crimes graves et violents, dont les meurtres. Voici quelques exemples.

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