[VIDÉO] Féminicide à LaSalle: l’accusé capté de A à Z par des caméras de surveillance
Hosea Amorus Puhya, qui aurait traqué sa femme avant de la tuer, aurait été reconnu sur de nombreuses images de caméras de surveillance

Michael Nguyen
Le Montréalais accusé d’avoir poignardé à mort sa conjointe après l’avoir traquée pendant des heures ne se doutait sûrement pas que tous ses faits et gestes avaient eux aussi été filmés, et que les images serviraient de preuve à charge contre lui.
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«Il s’agit de témoins spéciaux dont la version ne peut pas changer, puisqu’il s’agit d’images de caméras de surveillance», avait expliqué Me Jade Coderre de la Couronne, à l’ouverture du procès de Hosea Amorus Puhya au palais de justice de Montréal.
Du métro Sauvé jusqu’à la station Angrignon, puis dans le bus jusqu’à LaSalle où a été poignardée Gisèle Itale Betondi, l’accusé a été filmé de A à Z, a pu constater le jury ce mardi, sous le regard impassible de Puhya, affalé les bras croisés dans le box des accusés.

Selon la théorie de la Couronne, Puhya maltraitait sa femme, qui avait finalement décidé de le laisser.
«Je vais te tuer, je vais t’enfoncer un couteau dans le ventre et tu vas mourir instantanément», aurait prévenu l’accusé à la victime, avant de faire un séjour en prison quelques mois avant le drame.

Traqués
Sauf qu’une fois libéré, le meurtrier allégué aurait ensuite traqué sa femme, qui avait déménagé à LaSalle pour sa sécurité. Selon la Couronne, il avait finalement réussi à la retrouver, en utilisant des applications sur son téléphone intelligent.
«Il lui a dit de sortir de sa cachette et que la prochaine fois qu’il la voyait, il allait la tuer», avait relaté Me Coderre.
Ainsi, la veille, Puhya se serait rendu au logement où habitait la femme, sans se douter que tous ses mouvements avaient été captés par des caméras de surveillance, dont certaines de la Société de transport de Montréal.
«[Mme Betondi] m’a dit la veille du drame qu’elle l’avait vu à l’arrêt d’autobus», a expliqué Sally Bessem Ba-Maah, une amie de la victime, au jury. Sauf que le matin du drame, la victime de 28 ans a décidé de ne plus avoir peur.
«Je ne le laisserai plus me contrôler, si je le vois, j’appelle la police», aurait dit cette dernière à Mme Ba-Maah.

Cachette
En sortant de détention, le meurtrier allégué aurait traqué sa femme, qui avait déménagé pour sa sécurité.

Devant les enfants
Elle est alors sortie de chez elle, avec ses enfants, afin de les conduire à la garderie. Mais au moment où elle finit de les installer dans l’auto, un individu vêtu tout en noir a foncé sur elle pour la poignarder à plusieurs reprises, dans le stationnement.
«Je ne sais pas où elle a trouvé la force, mais elle a couru vers moi en disant d’appeler le 911. Et après elle a dit: “C’est mon mari” dans sa langue», avait expliqué son amie, Sally Bessem Ba-Maah, qui a été témoin de toute la scène.

Lors du visionnement du moment du meurtre, plusieurs jurés ont eu une réaction de surprise, tandis que l’accusé était visiblement décontracté.

Le procès, devant la juge Catherine Perreault, se poursuit toute la journée. Puhya est défendu par Mes Antonio Cabral et Vanessa Sadler.


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