En français svp! La nouvelle joueuse albertaine des Roses de Montréal tient à s’exprimer dans la langue de Molière

Mylène Richard
Dès les présentations faites, Tanya Boychuk a demandé que les questions lui soient posées en français. La nouvelle attaquante des Roses de Montréal s’est finalement exprimée dans la langue de Molière durant la majorité de l’entrevue.
• À lire aussi: Du plongeon à l’équipe de soccer des Roses de Montréal
• À lire aussi: Une deuxième Québécoise, membre de la formation nationale de soccer en 2023, avec les Roses de Montréal
• À lire aussi: Soccer: de «nobody» à la première joueuse québécoise des Roses de Montréal
«Dans trois mois, je vais rêver en français!», a-t-elle lancé avec fierté, jeudi.
Ça faisait sept ou huit ans qu’elle n’avait pas échangé régulièrement en français. Après un échange d’environ 20 min, il n’y a aucun doute qu’elle ne cherchera plus ses mots d’ici le début de la saison inaugurale de la Super Ligue du Nord, au printemps.
Famille ukrainienne
Ses parents ne parlent pourtant pas français, mais Orysia, née en Ontario, et Vlodko, originaire d’Ukraine, tenaient à ce que leur fille fréquente une école albertaine en immersion francophone jusqu’à la huitième année.
«À la maison, on parlait beaucoup ukrainien, à l’école, c’était en français, et avec mes amis, en anglais», a relaté celle qui a aussi appris quelques phrases en suédois.
D’ailleurs, Boychuk a encore de la famille en Ukraine, un pays envahi par la Russie depuis près de trois ans.
«Tout le monde va bien. On se parle souvent. Ils habitent dans une petite ville et sont en sécurité à Kolomyia», a-t-elle soutenu.

Pas une priorité, mais..
Ça parlera donc assurément français dans le vestiaire des Roses. Boychuk est la quatrième joueuse à s’entendre avec Montréal, après la gardienne québécoise Gabrielle Lambert, la milieu de terrain française Charlotte Bilbault et la Montréalaise Latifah Abdu.
Pour la directrice sportive, Marinette Pichon, une légende en France, et l’entraîneur-chef, Robert Rositoiu, natif de la Roumanie, le français n’est pas un critère, mais ça ne peut pas nuire.
«On parle de personnalité, de qualités footballistiques. Je préfère avoir une joueuse qui dégage une aura et qui galère peut-être un peu en français. Le talent sportif ne doit pas être lié à la langue, a confirmé Pichon. Mais si une joueuse n’a pas de notion de français, on va l’accompagner pour qu’elle puisse avoir les bases et se sentir chez elle à Montréal.»
«Détails très importants»
Les deux dirigeants, qui résident au Québec depuis des années, veulent recruter les meilleures athlètes, mais demeurent conscients de la réalité linguistique montréalaise. Rositoiu veut s’assurer notamment que chaque réunion s’amorce en français.
«J’aime bien dans les PowerPoint avoir des trucs écrits en gros en français et en petit en anglais. Comme ça, tout le monde comprend et on se rappelle où on est. Ce sont des détails très importants pour nous», a-t-il mentionné.
Échanger en français sur le terrain pourrait aussi s’avérer un avantage pour les Roses.