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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Débat pour la chefferie du PLC: Donald Trump prend toute la place

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Agence QMI et Raphaël Pirro

2025-02-24T23:55:00Z
2025-02-25T03:05:36Z
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Le président américain Donald Trump a monopolisé une bonne partie du premier débat très consensuel entre les quatre candidats dans la course à la succession de Justin Trudeau. Plus que Pierre Poilievre, c’est M. Trump qui a été la cible de tirs groupés. 

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Dès son allocution d’ouverture, l’ancienne ministre Chrystia Freeland s’est carrément présentée comme la candidate anti-Trump, qu’elle a accusé de vouloir «envahir» le pays en s’inspirant de Vladimir Poutine.

«Trump représente la plus grande menace au Canada depuis la Deuxième Guerre mondiale [...] Il veut faire du Canada le 51e État. Ce n’est pas une blague. C’est pourquoi Trump soutient l’effort criminel de Vladimir Poutine de redessiner les frontières de l’Ukraine, car Trump veut redessiner notre frontière aussi», a soutenu Mme Freeland.

Dans un français laborieux, Mark Carney a déclaré que «Trump n’est pas le même qu’avant», qu’il est «plus agressif». «Avant, il voulait une partie de nos marchés, maintenant il veut notre pays», a-t-il dit.

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D’accord sur tout... ou presque

Fidèles au stéréotype qui colle à la peau des Canadiens, les candidats sont restés très polis les uns envers les autres.

Les encouragements étaient plus nombreux que les désaccords, au point où les différences de vision sont difficiles à établir. Les candidats ont semblé débattre plus souvent avec l’animateur, l’ancien chef d’antenne de TVA Québec, Pierre Jobin.

«C’est une course qui a lieu à l’intérieur d’une même famille», a reconnu Mme Freeland dans un point de presse après le débat. Une course au leadership d’un parti ne permet pas les mêmes attaques qu’une élection générale.

Économie et immigration

Lors du segment sur l’économie, la question des transferts fédéraux est revenue hanter Mark Carney. À l’émission Salut Bonjour il y a une dizaine de jours, M. Carney a évoqué l’idée de réduire les transferts vers les provinces comme façon de s’attaquer au déficit.

Quoi qu’il en soit, la meilleure façon de répondre aux Américains est de devenir «maîtres chez nous» au Canada. «Il faut une économie canadienne, pas treize», a-t-il dit.

Les candidats ont aussi été unanimes pour reconnaitre que le Canada se devait de mieux contrôler l’immigration.

Chrystia Freeland a proposé de lier le nombre d’immigrants à la disponibilité des logements, une idée d’abord formulée par les conservateurs de Pierre Poilievre... et que M. Carney a appuyée. «Elle a tellement raison», a-t-il lancé à Mme Freeland.

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Elle a aussi proposé de reconnaitre plus rapidement les diplômes des immigrants. «Il y a trop de médecins qui sont dans les taxis, et on doit changer cela très vite», a-t-elle dit.

Karina Gould a dit qu’il faudrait établir un dialogue avec les provinces pour mieux s’arrimer à leurs besoins. «On doit être honnête avec les Canadiens que le gouvernement a été trop ambitieux avec les cibles d’immigration pendant ces dernières années», a déclaré Mme Gould.

Dans la même veine, Frank Baylis, fils d’immigrants, a déclaré que le Canada avait «perdu le contrôle» sur l’immigration.

Ce qu'il faut savoir sur ce débat 

Ce premier de deux débats a eu lieu en français, et sera suivi d’un deuxième débat en anglais, prévu mardi soir dans les mêmes studios montréalais de MELS. Ce premier débat a été animé par l’ancien chef d’antenne de TVA Québec, Pierre Jobin.

Les quatre candidats – Chrystia Freeland, Mark Carney, Karina Gould et Frank Baylis – ont abordé les thèmes des relations canado-américaines, de l’économie, du coût de la vie et de la lutte aux changements climatiques.

Carney loin devant 

Au courant des dernières semaines, de nombreux sondages ont donné à Mark Carney une avance considérable sur les autres candidats, incluant l’ancienne ministre Chrystia Freeland.

D’autres sondages récents montrent aussi que sous M. Carney, le PLC arriverait carrément au coude-à-coude avec les conservateurs de Pierre Poilievre, qui mènent sans partage dans les sondages nationaux depuis presque deux ans.

Ce phénomène est en partie attribuable au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, dont les attaques répétées et les menaces de tarifs contre le Canada ont transformé les discussions politiques qui avaient lieu jusqu’au mois de janvier.

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Face à la menace Carney, le Parti conservateur a pris pour cible l’ancien gouverneur de la Banque du Canada à travers des publicités négatives et des déclarations sur les réseaux sociaux.

Lors d’un grand rassemblement à Ottawa la semaine dernière, Pierre Poilievre a réservé l’essentiel de ses attaques à M. Carney, qu’il assimile à Justin Trudeau.

Le débat sera l’occasion pour Chrystia Freeland de renverser la vapeur. L’ancienne ministre des Finances et vice-première ministre n’a reçu l’appui que de deux ministres, alors que M. Carney jouit de l’appui de la garde rapprochée de Justin Trudeau.

Pour M. Carney, le défi sera de démontrer son habileté à s’exprimer dans la langue de Miron d’une part, et, d'autre part, de se montrer confortable à échanger les coups avec des concurrents.

Mme Freeland devrait quant à mettre de l’avant son expérience acquise lors des négociations avec l’administration Trump, en 2017-2018.

Un nouveau chef le 9 mars 

L’identité du prochain chef ou de la prochaine cheffe sera connue le 9 mars prochain.

Quelque 400 000 personnes sont inscrites sur la liste des sympathisants libéraux. Ceux qui souhaitent voter dans le cadre de la course doivent toutefois faire valider leur identité auprès des instances du PLC.

L’ouverture du vote aura lieu au lendemain des deux débats, le mercredi 26 février, et prendra fin le 9 mars à 15h.

Une fois l’élection terminée, le premier ministre Justin Trudeau pourrait formellement annoncer sa démission à la gouverneure générale. Cette dernière demandera alors à M. Trudeau de choisir la personne qui lui succèdera.

Les candidats 

Chrystia Freeland: Après une carrière fructueuse en journalisme, elle est repêchée par Justin Trudeau en 2014. À travers les années, le premier ministre lui confie les dossiers les plus importants incluant les Affaires étrangères lors des négociations avec les États-Unis de Donald Trump.

Mark Carney: L’expert en finances passe plus d’une décennie chez Goldman Sachs avant d’être fait gouverneur de la Banque du Canada par le gouvernement de Stephen Harper. Il occupe par la suite le même poste au Royaume-Uni et devient éventuellement un expert en finance climatique.

Karina Gould: Vedette montante des libéraux fédéraux, cette élue de 37 ans a été la plus jeune femme à devenir ministre dans l’histoire du Canada. Elle occupait le poste de leader parlementaire depuis l’été 2023 avant de se lancer dans la course en janvier dernier.

Frank Baylis: Cet homme d’affaires milliardaire a été député du PLC dans l’ouest de l’île de Montréal lors du premier mandat des libéraux de Justin Trudeau, de 2015 à 2019. Né à Montréal, il a grandi à Toronto et fait ses études à Waterloo.

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