Alouettes: «100% des joueurs veulent être de retour»
Mylène Richard
Ça faisait longtemps que les Alouettes n’avaient pas affiché d’aussi beaux sourires lors d’un bilan de fin de saison. Après une disette de 13 ans, les dirigeants de l’équipe championne peuvent enfin respirer. Mais déjà, ils sont en mode 2024.
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Selon le directeur général Danny Maciocia, tous les joueurs veulent être de retour, du jamais-vu dans sa carrière.
«Même les années où j’ai gagné la coupe Grey à Edmonton [en 2003 et 2005, chaque fois aux dépens de Montréal], il y avait toujours quatre ou cinq gars qui souhaitaient partir. Cette année, après notre dernière réunion, c’était unanime: 100% des joueurs voulaient être de retour. Ils voulaient garder ce noyau. Est-ce que c’est faisable? Je dirais que non. Mais je pense qu’on sera capable de garder des effectifs qui sauront nous aider à garder un certain niveau de compétition», a mentionné Maciocia, hier, les yeux rivés sur la coupe Grey et le trophée des champions de l’Est qui étaient bien en vue sur la table devant lui, dans le vestiaire vide de l’équipe au Stade olympique.
Négociations en cours
La pression de répéter l’exploit, le DG ne sent pas qu’elle provient seulement du public.
«Mes enfants sont tombées en amour avec certains joueurs et elles aimeraient savoir s’ils seront de retour. Je leur dis la même chose qu’à vous: “on va prendre des décisions qui seront bonnes pour l’organisation”.»
Déjà, Maciocia a eu des discussions avec plusieurs des 23 athlètes qui pourraient devenir libres comme l’air le 13 février. C’est notamment le cas des joueurs de ligne défensive Shawn Lemon ainsi que des secondeurs Tyrice Beverette et Darnell Sankey. Dans les prochains jours, il fera de même avec le porteur de ballon William Stanback.
Quant à Kristian Matte, le joueur de ligne offensive de 38 ans réfléchit à son avenir.
«Probablement qu’avant les Fêtes, on va s’asseoir. Je veux savoir comment lui, il voit son avenir comme joueur de football ou peut-être autre chose», a dit Maciocia, gardant la porte ouverte pour celui qui porte les couleurs des Alouettes depuis 2010.
Deux mondes différents
Il y a un an, Maciocia avait les mains liées, n’ayant pas les moyens d’offrir des contrats à des joueurs autonomes, l’équipe étant sous la tutelle de la LCF. Aujourd’hui, le Montréalais de 56 ans peut compter sur un propriétaire québécois en Pierre Karl Péladeau, ainsi qu’un entraîneur-chef, Jason Maas, et une équipe des opérations football bien en selle.
«On se retrouve à deux extrêmes. C’est incroyable comme les choses peuvent changer vite en 12 mois», a-t-il laissé tomber.
Le mot s’est passé et d’après Maciocia, plusieurs athlètes désirent poursuivre leur carrière à Montréal.
«Ils ont regardé la finale, ils savent exactement ce qui se passe dans notre vestiaire. Ils aimeraient jouer pour coach Maas et ses adjoints. Et la parade, beaucoup de joueurs locaux se sont dit qu’ils aimeraient vivre ça un jour.»
Devenir la référence
Maas est conscient que la formation 2024 des «Als» sera différente. Il veut néanmoins bâtir sur les valeurs déjà implantées.
«On tente d’avoir la vision d’une équipe championne année après année. On veut que les joueurs continuent de travailler fort, les uns pour les autres, et de compétitionner. Ce sont les principes sur lesquels repose la culture que nous souhaitons instaurer», a expliqué Maas.
À l’image des Stampeders de Calgary, qui ont participé à cinq des sept finales entre 2012 et 2018 ou des Blue Bombers de Winnipeg, finalistes des quatre dernières Coupes Grey, les Alouettes rêvent de dominer le circuit durant plusieurs campagnes.
«On souhaite être la référence à travers la ligue. [...] L’organisation et les partisans, avec tout ce qu’ils ont subi, le méritent. C’est notre but ultime. C’est donc un privilège d’avoir des attentes», a soutenu le DG.
27 ans plus tard
Maciocia et son président, Mark Weightman, se connaissent depuis 1996, lorsque les Alouettes sont revenus à Montréal. Le premier était bénévole, tandis que le second était coordonnateur marketing. Le destin a fait en sorte que 27 ans plus tard, ils soulevaient ensemble la coupe Grey.
«Même quand on a travaillé dans des organisations différentes, et même quand j’étais rendu dans le hockey, on est toujours restés proches et on parlait qu’on aurait la chance de faire ça ensemble», a raconté Weightman, encore sous le choc de ce championnat Cendrillon.
Pour lui, Maciocia est l’architecte de cette conquête. C’est lui qui a bâti cette équipe, en commençant par l’embauche de Maas, la meilleure acquisition aux dires mêmes du DG.
Pas surprenant que Maas ne se soit jamais gêné pour lancer de fleurs à Maciocia.
«Je ne pourrai jamais le remercier assez de m’avoir fait confiance», a-t-il répété hier, après avoir pris la peine de dire «merci Montréal [en français] et toute la province du Québec pour son soutien incroyable».