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L'article provient de Le Journal de Montréal

Élevage Machu Pitou Chihuahua: éleveuse condamnée pour la vente de chiots malades

Une de ses clientes a même été contrainte d’euthanasier son chiot mal-en-point, neuf jours après l’adoption

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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2023-06-28T20:04:16Z
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Une éleveuse de la Montérégie a été condamnée à verser près de 8000$ à deux Québécoises pour leur avoir vendu des chiots malades, dont au moins un qui a été euthanasié seulement neuf jours après son adoption. 

«[Je] souhaite un changement d’attitude ou de comportement de la part de [l’éleveuse]. Si de tels dommages ne lui sont pas ordonnés, elle poursuivra la vente de chiots malades avec des contrats de vente abusifs», a plaidé ce mois-ci Julie Lassonde, devant la Cour des petites créances. 

La Québécoise a décidé de poursuivre Émy Comeau-L’Heureux, à la tête de l’élevage Machu Pitou Chihuahua, à Sorel-Tracy, puisqu’elle lui a vendu un chihuahua mal-en-point. Selon le document du tribunal, la journée même où elle a adopté son chiot en août 2019, celui-ci avait une diarrhée. Quatre jours plus tard, le petit chien baptisé Henri a été hospitalisé en raison d’une «infection bactérienne sévère». 

L'élevage Machu Pitou Chihuahua fait beaucoup de promotions sur les réseaux sociaux pour vendre ses chiens.
L'élevage Machu Pitou Chihuahua fait beaucoup de promotions sur les réseaux sociaux pour vendre ses chiens. Capture d'écran de la page Facebook Machu Pitou Chihuahua

«Le témoignage de la demanderesse établit que la maladie du chien lui a causé de nombreux troubles et inconvénients. Elle a notamment dû se déplacer, payer des frais de stationnement, déménager temporairement chez sa mère et modifier ses habitudes de vie pour que le chien puisse recevoir la surveillance ainsi que les soins requis», indique le jugement.

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L’éleveuse Émy Comeau-L’Heureux a finalement été condamnée à verser près de 2500$ à Julie Lassonde pour lui rembourser ses frais chez le vétérinaire et pour les dommages subis.

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Obligée de l'euthanasier

Cindy Scully s’est aussi tournée vers les tribunaux ce mois-ci après avoir acheté en novembre 2019 un chiot auprès de l’élevage Machu Pitou Chihuahua. 

«Très rapidement, elle constate que le chiot est malade et doit le faire hospitaliser. La vétérinaire qui l’examine soupçonne une maladie congénitale, soit un shunt porto-systémique», peut-on lire dans le jugement.

Selon le témoignage de Mme Scully, son chien avait aussi la diarrhée la journée même de l’adoption. Le canidé n’arrivait même plus à bouger durant sa deuxième nuit chez elle. Neuf jours après l’avoir acheté, le chihuahua a été euthanasié, «vu le pronostic peu encourageant du vétérinaire». 

Capture d'écran du site www.machupitouchihuahua.com
Capture d'écran du site www.machupitouchihuahua.com

Émy Comeau-L’Heureux lui a offert de reprendre le chien avec un remboursement partiel de 1500$, alors que la bête avait été payée 2500$. 

Le juge François Bousquet a finalement condamné la propriétaire de Machu Pitou Chihuahua à lui verser environ 5000$ pour les frais d’adoption et des visites chez le vétérinaire, notamment. 

Notons que Julie Lassonde et Cindy Scully ont pu obtenir gain de cause, entre autres grâce à la Loi sur la protection du consommateur qui garantit «qu’un bien qui fait l’objet d’un contrat doit être tel qu’il puisse servir à un usage normal pendant une durée raisonnable». 

Plusieurs autres cas

Émy Comeau-L’Heureux a confié au Journal «ne pas trop comprendre ces jugements-là» et les décisions de la cour. 

«Moi, en tant qu’éleveuse, je suis apeurée qu’une personne puisse adopter un chien, le négliger, et m’en tenir responsable quand même. Je trouve ça aberrant», a commenté au téléphone Mme Comeau-L’Heureux, qui assure ne pas être responsable de ces deux chiens malades... même si le juge François Bousquet l’a déclarée coupable.

Portrait d'Émy Comeau-L’Heureux, à la tête de l’élevage Machu Pitou Chihuahua.
Portrait d'Émy Comeau-L’Heureux, à la tête de l’élevage Machu Pitou Chihuahua. Photo tirée du Facebook D'Emy C. Star

Il ne s’agit pas de la première fois que Mme Comeau-L’Heureux se retrouve devant les tribunaux après avoir vendu des chihuahuas. Jamie et Maria Santos Neves l’ont aussi poursuivie en 2014 quelques jours seulement après la mort subite de leur animal. L’éleveuse avait toutefois obtenu gain de cause à l’époque et elle n’a pas été contrainte de dédommager les acheteurs. 

Nos demandes d'entrevue avec Julie Lassonde et Cindy Scully sont restées sans réponse.

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