Économie fragilisée en Beauce: juste la pointe de l’iceberg pour le Québec?


Louis Deschênes
Les projecteurs tournés vers la Beauce cette semaine ont permis de lever le voile sur la réalité des entreprises et des travailleurs qui sont dans le néant devant un Donald Trump qui peut les priver d’une partie de leur gagne-pain en un coup de stylo.
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Cette réalité vécue à grande vitesse dans de petites communautés qui vivent du secteur manufacturier n'est-elle pas que la pointe de l’iceberg pour l’ensemble des régions et l’économie du Québec?
Dans un entretien avec Le Journal, le président et chef de la direction de Manac, Charles Dutil, se questionnait.
«Comment se prépare-t-on à l’imprévisible?» demandait celui qui fait la fierté des Beaucerons.

Le diable
Comme il le disait jeudi, le premier ministre François Legault était en visite dans «le paradis des entrepreneurs», mais ce coin de paradis est menacé par le diable lui-même.
Tellement que M. Legault a choisi cet endroit pour annoncer, en trois étapes, son plan stratégique pour contrer non seulement une possible hausse des tarifs douaniers, mais aussi le climat d’incertitude qui freine déjà certains clients américains.
C’est ce que souhaitait Marc-Alexandre Brousseau quelques heures avant le passage de M. Legault.
«Il faut créer un pont à nos entreprises pour passer au travers», déclarait M. Brousseau avec son chapeau de président de la Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches (TREMCA).
Des pertes d’emplois
Ce dernier craint (comme le diable) la délocalisation de certaines lignes de production, ce qui signifierait plusieurs pertes d’emplois et aurait l’effet d’une bombe dans l’économie locale.
D’ailleurs, vous pouviez lire dans nos pages mercredi que plusieurs entreprises de 50 employés et plus ont déjà amorcé le processus de préavis pour des mises à pied.
Cette semaine, Le Journal a parcouru le grand territoire de Chaudière-Appalaches et les dirigeants rencontrés sont unanimes: les meilleurs ambassadeurs pour défendre le Canada et empêcher Donald Trump de briser le partenariat historique entre les deux pays, ce sont les Américains eux-mêmes.
«J’ai fait plusieurs appels, soyez-en sûr, confie Charles Tardif, vice-président de Maibec. Ce sont nos fournisseurs qui mettent de la pression sur les équipes des sénateurs.»

Et la question qu’on entend en Beauce et qui résonne partout au Québec: «Est-ce que Trump bluffe?»
On le saura dans 26 jours.