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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«Douze arpents»: jardinage et enquête à Saint-Didace

Marie-Hélène Sarrasin
Marie-Hélène Sarrasin Photo fournie par Marie-Hélène Sarrasin
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2023-07-01T04:00:00Z
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À la frontière entre un récit d’enquête et le réalisme magique, Douze arpents, le premier roman de Marie-Hélène Sarrasin, se tricote dans le terroir lanaudois, entre deux époques. Marine, personnage principal du roman, revient vivre à la campagne sur une fermette où la végétation foisonne. Mais tout n’est pas idyllique: un projet immobilier est en train de voir le jour au bout du rang.

Cette histoire savoureuse, bien ancrée dans le terroir, s’amuse à brouiller les frontières entre le réel et l’imaginaire. Entre les paysages bucoliques, les jardins, la végétation foisonnante et les personnages attachants, pleins de vie, des enjeux actuels comme le retour à la terre, l’écologie et l’urbanisation se faufilent.

Photo fournie par les Éditions Tête première
Photo fournie par les Éditions Tête première

Marie-Hélène Sarrasin, enseignante en littérature au cégep régional de Lanaudière, s’est inspirée en partie de la vie et du terroir de Saint-Didace, riche en contes et légendes, pour écrire Douze arpents. Elle habite depuis cinq ans à Saint-Gabriel-de-Brandon, le village voisin.

«Sur mon terrain, j’ai fait un immense jardin et j’aime beaucoup ça. Si je n’étais pas enseignante, dans la vie, je serais maraîchère», commente-t-elle en entrevue. 

Patrie de conteurs

Aussi avait-elle vraiment le goût de jouer avec ce filon de la terre, de la végétation. 

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«J’aime aussi ce qui touche au réalisme magique et aux légendes, comme Fred Pellerin. J’avais le goût de mélanger tout ça et il me semble que pour moi, ça s’articulait bien. J’avais envie de mettre les petits villages dans le paysage littéraire.»

Saint-Didace est une patrie de conteurs, ajoute-t-elle. 

«Lanaudière, c’est beaucoup connu pour la musique trad. Un cercle de contes s’est créé il n’y a pas si longtemps à Saint-Gabriel. C’est vivant. Moi, je le sentais beaucoup. Le lac Maskinongé, qui attire tellement de touristes, est un lieu qui est en même temps un réservoir de légendes.»

Souci de cohérence

«C’est vivant, les légendes, et j’avais le goût de jouer avec ça. J’ai fait des recherches historiques, mais en même temps, l’histoire est hyper trafiquée dans Douze arpents. J’ai voulu ajouter l’imaginaire dans tout ça.»

Marie-Hélène Sarrasin est une admiratrice de réalisme magique, un genre littéraire mis en valeur par le romancier colombien Gabriel Garcia Marquez et Éric Dupont au Québec. 

«La végétation domine vraiment la place et va envahir le sentier... On dit souvent que la nature reprend ses droits et que même si on enlève tout, la nature va se reprendre. Je trouvais que ça illustrait ça, de façon fantaisiste.»

Pendant ses recherches, l’écrivaine a rencontré Diane Mackay, une herboriste, au jardin du Grand-Portage, à Saint-Didace, pour la questionner. 

«C’est pas parce que je me permets le réalisme magique qu’il faut que ça devienne non vraisemblable. Pour moi, il faut quand même que ce soit cohérent.» 


♦ Marie-Hélène Sarrasin est née à Saint-Didace et vit à Saint-Gabriel-de-Brandon.

♦ Elle enseigne la littérature au cégep régional de Lanaudière, à Joliette.

♦ Son deuxième roman est en cours d’édition.

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