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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Donald Trump cause un autre tourbillon insolite à la Coupe Ryder

Comme au baseball et à la F1, le président cherche à voler le show à chacune de ses visites présidentielles

Photo Getty Images via AFP
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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2025-09-26T23:30:00Z
2025-09-27T00:00:00Z
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FARMINGDALE, N.Y. | Quatre fois. Quatre fois que je goûte au tourbillon d’une visite de Donald Trump à un évènement sportif. Et celui-ci à Bethpage réussit encore à surprendre par son spectacle et son côté insolite. Ce n’est pas une partie de plaisir. Dans le contexte économique et géopolitique à travers le monde et toutes les tensions aux États-Unis, il n’y a rien de réjouissant à respirer le même air que le président américain.

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Quand je l’ai vu déambuler sur la passerelle à proximité sous les airs patriotiques de Fortunate Son du groupe Creedence Clearwater Revival une heure après son spectacle aérien, j’ai pensé à tous les citoyens canadiens, aux entreprises québécoises et aux travailleurs qui sont directement touchés et emmerdés par ses politiques économiques depuis huit mois.

PHOTO FRANÇOIS-DAVID ROULEAU
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Il n’y a rien de joyeux quand on constate les conséquences de cette guerre tarifaire. Entouré d’armes à longue portée opérées par des tireurs d’élite dans les gradins, c’est aussi difficile de respecter le sceau présidentiel, surtout après les dérapages des dernières semaines dans son pays.

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PHOTO FRANÇOIS-DAVID ROULEAU
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Et que dire de ce discours dérangeant au siège des Nations unies cette semaine? Même les Américains avec qui je passe des heures dans la navette coincée dans le dense trafic new-yorkais en sont gênés. Il donne des leçons au monde entier, dit aux pays européens qu’ils s’approchent de l’enfer en vertu de leurs politiques d’immigration, mais son pays n’a jamais été aussi divisé. Pendant que la guerre fait rage en Ukraine et à Gaza, il passe un vendredi au club de golf.

Photo Getty Images
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Son show

Monsieur le Président aime le sport, soit. Comme plusieurs autres. Bill Clinton et George W. Bush aussi. Ils ne créaient pas tant de remous en cherchant à voler le show ou jouer les héros.

Pas plus tard que cette semaine, Trump disait avoir «sauvé» le tournoi de la Coupe Ryder grâce à un décret présidentiel. Vendredi, chaussé de ses souliers de golf, il a voulu galvaniser son équipe américaine par sa présence. Par chance, celui qui se vante d’avoir un excellent index de handicap ne s’est pas élancé. On se souvient qu’il avait déblatéré sur le sujet lors d’un débat présidentiel décousu contre Joe Biden à l’été 2024...

Sur le terrain, c’est pareil. Chaque fois, c’est un spectacle et un tourbillon insolite. Être entouré de chiens pisteurs et d’innombrables agents des services secrets qui mènent les fouilles, c’est une chose. Ce qui se déroule ensuite en est une autre.

PHOTO FRANÇOIS-DAVID ROULEAU
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Du baseball au golf à la F1

Mon baptême de feu d’une visite présidentielle s’est déroulé aux Séries mondiales de 2019, au Nationals Park.

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Au cinquième de la série entre nos «anciens Expos», les Nationals de Washington, et les Astros de Houston, je me souviens encore des lourdes huées de la foule qui chantait aussi «lock him up».

Photo d'Archives, Getty Images
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Ma deuxième expérience, en juillet 2022, je l’avais tout de même un peu cherchée. Car l’ex-président à ce moment accueillait le premier tournoi du controversé circuit saoudien LIV Golf à son parcours du Trump National à Bedminster, dans le New Jersey.

Malgré des mesures de sécurité assouplies, les services secrets se trouvaient un peu partout. C’était impressionnant d’observer tous les agents dans la quarantaine de voiturettes le suivre sur le parcours.

Photo d'archives, Getty Images
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Mais encore là, devant des dignitaires étrangers, il avait fait son show dans la dorure et l’abondance de son club de golf.

Photo d'Archives, Getty Images
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Persona non grata

Rien ne pouvait toutefois égaler sa visite au Grand Prix de Miami en mai 2024. En pleine campagne à l’investiture républicaine, il avait causé tout un branle-bas de combat. En quelques jours, il était passé de persona non grata à porte-bonheur du vainqueur Lando Norris, en plus de créer la cohue dans les paddocks et les garages.

Photo d'Archives, Getty Images
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Photo d'archives, Getty Images
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Photo d'archives, Getty Images
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S’il fallait que les Américains reviennent de l’arrière ce week-end à Bethpage où le déploiement policier est encore plus important et impressionnant, il dira sûrement que sa visite en est la raison.

Par chance, il n’y avait pas de téléprompteur et d’escalier roulant défectueux autour du parcours pour déclencher une enquête.

Photo Getty Images
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En faisant son spectacle, il a encore réussi à dévier les yeux des sujets chauds de l’actualité.

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