«Divorce Day»: voici pourquoi le mois de janvier enregistre le plus haut taux de ruptures
Lory Zéphyr et Équipe Salut Bonjour
Il existe un mélange auquel on ne pense pas toujours: les vacances et les divorces. Qu’on passe les Fêtes en voyage ou en famille, l’impact sur le couple est bien réel. D’ailleurs, le premier lundi de janvier est surnommé Divorce Day: on observe une hausse des questions sur les séparations et des demandes de divorce dans les bureaux d’avocats.
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Le temps des Fêtes est généralement perçu comme un moment agréable en famille, mais pour plusieurs partenaires, c’est aussi une période où les tensions deviennent plus présentes et palpables, entre autres parce que les couples passent davantage de temps ensemble que d’habitude, loin du rythme du travail et des activités du quotidien.
Pourquoi les Fêtes provoquent-elles des séparations?
Une étude publiée en 2022 par l’Université de Washington montre une augmentation des demandes de divorce en janvier, après les Fêtes. Les auteurs expliquent que le temps des Fêtes est vu comme un moment sacré: on endure, on espère que ça ira mieux, puis, une fois passées les festivités, le constat s’impose: le couple ne peut plus durer. Souvent, quand la routine s’arrête, les attentes augmentent: on s’imagine se reconnecter. Or, on observe plus de séparations en raison de la gestion des attentes et d’une communication déficiente qui crée des chicanes. Les partenaires se blâment, on se concentre sur le négatif, les compliments disparaissent.
Les psychologues Julie et John Gottman se sont beaucoup intéressés à la dynamique de couple. En analysant des discussions pendant des années, ils ont observé que les couples qui durent maintiennent un ratio de 5 interactions positives pour 1 négative. À l’inverse, ceux qui se séparent tournent souvent autour d’un ratio de 1 pour 1. L’objectif, c’est de réhabiliter l’agréable et le léger dans la relation.
Comment améliorer nos échanges si notre ratio positif-négatif dérape? Une interaction positive est un moment où, à la fin, les partenaires se sentent bien et connectés. Une interaction négative fait l’inverse: on se sent irrités, blessés, distants. Les Gottman décrivent quatre pièges majeurs: 1) la critique (attaquer la personne plutôt que le comportement); 2) le mépris (sarcasme, humiliations, regards levés); 3) la contre-attaque (se défendre en attaquant); 4) l’évitement (se couper, se taire, se retirer). Les repérer, c’est déjà commencer à les désamorcer.
Pourquoi les vacances deviennent-elles un terrain glissant?
Pourquoi les vacances sont-elles parfois éprouvantes? Les raisons sont multiples: l’organisation générale (à quelle heure on mange, on couche les enfants?), le choc des attentes (plage pour l’un, randonnée pour l’autre), la surorganisation qui met de la pression ou, à l’inverse, le flou qui fait qu’on oublie des choses en pensant que l’autre s’en occupait. Si ça va bien dans le couple, on traverse ces ratés. Mais pour un couple déjà tendu, c’est la goutte de trop. Le tempérament joue aussi: certains se chamaillent à la maison et soufflent en vacances; d’autres se chicanent partout.
En pratique, en vacances, prenez cinq minutes en fin de journée pour dire ce que vous avez aimé, ce qui a bien ou mal été, et ajuster le lendemain plutôt que d’accumuler. Si la sieste des enfants a été sautée et que ça s’est mal passé, dites-le et adaptez l’horaire ensemble. Au quotidien: 1) parler au “je”; 2) nommer émotions et besoins plutôt que d’attaquer; 3) prendre sa part de responsabilité; 4) faire une pause pour se calmer et revenir; 5) renforcer les interactions positives (humour, compliments). Et n’hésitez pas à consulter un thérapeute de couple si la dynamique ne s’améliore pas et que vous souhaitez comprendre et travailler ensemble.
Le budget peut aussi créer des tensions: pour certains, les vacances servent à créer des souvenirs «quel que soit le prix», pour d’autres, il faut respecter un cadre. L’important est de co-construire une cohésion, pas d’imposer «je fais comme je pense».
Enfin, s’accorder du temps seul aide réellement à diminuer les tensions. Une fois les enfants couchés, lire, marcher, méditer, prendre une longue douche: ce sont des micropauses restauratives. On les prévoit, on les nomme, on les respecte, puis on se retrouve pour un moment de connexion – un rituel simple qui protège le couple tout en rechargeant chacun.
