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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Des mesures «disproportionnées» pour museler les critiques contre la loi spéciale de la CAQ, dénonce QS

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-10-27T18:11:43Z
2025-10-27T18:20:19Z
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Québec solidaire estime que le gouvernement a tenté de museler les oppositions et les médecins en adoptant sa réforme de la santé sous bâillon.

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Le parti d’opposition critique notamment le fait que les ajustements nécessaires n’ont pas pu être pleinement analysés puisque le gouvernement Legault a voulu faire adopter son projet de loi rapidement.

«En plus, il y a un paquet de règlements qui vont venir plus tard, dont on ne connaît pas encore la teneur. Puis un règlement, comme vous le savez, c'est le conseil des ministres qui décide ça tout seul derrière des portes closes, puis qui le décrète après. Alors, pour la démocratie, on repassera; pour le débat, on repassera», a déclaré le porte-parole de QS en matière de santé, Vincent Marissal, en entrevue au TVA Nouvelles de Midi.

«C'est ça le problème avec les bâillons puis les projets de loi qui sont lancés comme ça, comme des pavés dans la mare: c'est qu'on n'a pas le temps de les étudier. Alors quand j'entends le ministre Dubé dire: "On est à la bonne place pour discuter, puis là, on va avoir la discussion", il faudrait l'avoir avant, la discussion, ne pas mettre le feu à la maison, puis [dire] "je vais vous expliquer après pourquoi"», ajoute l’élu solidaire.

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Capture d'écran TVA Nouvelles
Capture d'écran TVA Nouvelles

Mesures «disproportionnées»

M. Marissal s’insurge aussi contre les mesures de la loi 2 interdisant «d’aider, d’inciter ou d’amener une personne ou un groupe à contrevenir à la loi».

Un groupement qui agirait de la sorte s’exposerait à une amende de 100 000$ à 500 000$. Un médecin pourrait pour sa part écoper d’une pénalité de 4000$ à 20 000$, alors que toute autre personne fautive pourrait devoir débourser de 200$ à 1000$.

«Je n'ai pas vu ça souvent – j’ai fait je ne sais pas combien de projets de loi à Québec depuis 7 ans – des pénalités de ce type-là jusqu'à un demi-million par jour», clame Vincent Marissal.

Ce dernier s’inquiète particulièrement des sanctions pour ceux qui «encourageraient» les médecins à défier cette loi.

«Si moi, comme député, des médecins me contactent, disent "on aimerait s'organiser une conférence de presse en face de l'Assemblée nationale pour dénoncer x ou y situation" – ça arrive souvent, ça fait partie de notre job de député de faire ça – et que je participe à ça, les médecins qui viennent à Québec seront-ils [blâmés] d’avoir ralenti les services, puis [est-ce qu’ils] seront pénalisés? Puis moi, à la limite, vu que j'ai encouragé ça, est-ce que je serais aussi possiblement sanctionné?», s’interroge le député de Québec solidaire.

«Ce sont des mesures extraordinaires qu'on ne voit pas [habituellement]. C'est disproportionné. Ce que je veux dire, c'est que c'est parfaitement disproportionné», ajoute-t-il.

«Enflure» des médecins

Vincent Marissal reconnaît toutefois qu’il y a eu de l’exagération de la part des médecins et de leurs deux fédérations.

«Il y a de l'enflure, c'est sûr, parce qu'ils sont en colère. Ça fait longtemps aussi que ça négocie. Ça fait longtemps aussi qu'ils entendent dire toutes sortes de choses, notamment par le premier ministre. Et si on vous traite de paresseux tous les jours, ça se peut qu'à un moment donné, vous le preniez un peu personnel», argumente l’élu.

Celui-ci souligne que les médecins sont également fâchés de travailler «dans un système qui fonctionne mal».

«Ils n'ont pas tort tout le temps, les médecins. Par exemple, les orthopédistes qui disent: "moi, je voudrais bien opérer, mais la salle d'opération de mon hôpital, elle fonctionne à 30%. Puis tous les jours, on est obligé d'annuler à quelques minutes de l'opération parce qu'on n'a pas le personnel." Alors là-dessus, je les comprends», clame M. Marissal.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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