Réforme de la santé: voici LA mesure de la loi spéciale qui fait rager les médecins

La loi spéciale, adoptée sous bâillon par le gouvernement Legault, suscite de vives réactions chez les médecins, qui sont particulièrement inquiets par une mesure visant à retirer le montant supplémentaire accordé lors d’un premier rendez-vous avec un patient.

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Or, cette somme était cruciale, puisque lorsqu’un patient est référé à un médecin spécialiste, celui-ci doit nécessairement accorder plus de temps qu’en moyenne lors de sa première rencontre.

«Si un médecin de famille détecte la possibilité par le sang dans les selles d’un cancer du côlon, on va le référer à un chirurgien général, qui, lui, va devoir faire une évaluation exhaustive de l’état du patient, et ça devient une première visite qui est très élaborée», a expliqué l’analyste politique et ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette à TVA Nouvelles.

Le montant accordé jusqu’ici pour ce premier rendez-vous n’est donc pas une prime, mais une majoration, soutient M. Barrette.

«Si on fait notre maintien de notre véhicule puis qu’on le fait régulièrement, en novembre, quand on va changer nos pneus par exemple, il y a un supplément. C’est tout à fait normal», illustre-t-il.

Cette mesure inquiète énormément les professionnels du réseau, soutient Gaétan Barrette.

Le cabinet du ministre actuel de la Santé, Christian Dubé, affirme qu’il s’agit d’un ajustement de la manière de rémunérer les consultations et que ce n’est donc pas un retrait de financement.

Le gouvernement souhaite «retirer un bonus qui créait des détours inutiles» pour que le patient puisse obtenir une consultation le plus rapidement possible avec le bon médecin spécialiste. Le ministère de la Santé assure que le montant retiré sera réinvesti.

«Les sommes resteront dans l’enveloppe des spécialistes et leur répartition fera partie des négociations à venir avec la FMSQ», soutient le cabinet du ministre Dubé.

Gaétan Barrette émet toutefois certaines réserves sur ce point.

«Ça ne veut pas dire que ça va être réinvesti à la même place, souligne l’analyste politique. À la fin, l’argent coupé pourrait retourner ailleurs et les médecins auraient une coupure de 5%, 10%, 15% ou 20%.»

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