«La crise du logement s’aggrave»: des locataires marcheront à Québec pour se faire entendre


Clara Loiseau
Des locataires en ont tellement ras le bol de l’inaction du gouvernement face à la crise du logement qu’ils sont attendus par centaines pour marcher pour défendre leurs droits à Québec devant l’Assemblée nationale.
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«La crise du logement s’aggrave, tout les indicateurs montre que ça s’accélère. Les loyers, les évictions, tout explose. Rien ne laisse croire que ça va s’améliorer avec les orientations du gouvernement actuel, c’est extrêmement inquiétant», laisse tomber Cédric Dussault, co-porte-parole du Regroupement des comités logement et des associations de locataires du Québec (RCLALQ).
Chaque 24 avril depuis onze ans, l’organisme organise une manifestation pour la «journée des locataires». Mais après 11 ans, rien n’a changé, déplore M Dussault.
«Quand on a fait notre première manifestation en 2012, on réclamait un registre des loyers. Aujourd’hui, c’est la même chose qu’on demande», explique le co-porte-parole de l’organisme.
- Écoutez l'entrevue avec Cédric Dussault, porte-parole du regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) à l’émission de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio :
Mépris
Et c’est particulièrement à cause des augmentations abusives qui sont en constante augmentation que les revendications restent les mêmes.
«Cette année, les hausses abusives de loyer sont particulièrement élevées et particulièrement nombreuses. Partout il y a une augmentation des cas signalés aux comités logement», explique-t-il, en ajoutant que ces situations ne se passent plus seulement à Montréal, mais partout dans la province.
Pour les groupes de défenses des locataires, c’est véritablement un sentiment de mépris qui est envoyé par le gouvernement.
«On demande des rencontres avec la ministre et sa sous-ministre, et on n’a pas de réponse. On sent un manque d’écoute, mais aussi du mépris envers les locataires», dénonce M. Dussault.
Déplacements
Dans l’espoir de se faire entendre, ils seront des centaines à se déplacer d’un peu partout au Québec.
«Rien qu’à Montréal, on déborde dans nos trois autobus. On sent vraiment une volonté de mobilisation et un ras-le-bol», ajoute-t-il.
Cette année, la manifestation partira à 13 h 15 du Domaine Maizerets, à Québec pour se rendre jusqu’à l’Assemblée nationale du Québec.
«C’est un quartier qui vit beaucoup d’enjeux d’embourgeoisement et où sont concentrés beaucoup d’enjeux de la crise du logement comme les évictions avec des conversions, de la spéculation», poursuit M. Dussault.