REM: des discussions pour intégrer Montréal au processus décisionnel
Félix Lacerte-Gauthier
Une semaine après que la Ville ait demandé d’avoir un mot à dire sur le projet de REM de l’Est, des discussions sont en cours à ce propos, a confirmé Chantal Rouleau, ministre responsable de la région de Montréal.
«Nous sommes en train de discuter ensemble pour trouver la bonne formule qui va satisfaire chacun des partis et faire avancer le projet. On discute de cette gouvernance et du rôle de chacun», a-t-elle expliqué lundi matin, en mêlée de presse.
La ministre s’est dite enthousiaste sur l’avancement de ces pourparlers, se montrant optimiste que le projet pourrait progresser.
Jeudi dernier, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait demandé que la Ville ait un siège «à la table décisionnelle». Cela, après que le premier ministre François Legault ait affirmé que le projet n’irait pas de l’avant sans l’accord de cette dernière.
Ces derniers développements se produisent après que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) ait publié un rapport dévastateur sur le REM, estimant qu’il causerait de trop nombreux désagréments et que d’autres options devraient être envisagées.
La STM également critique
Mercredi dernier, La Presse révélait que la Société de transport de Montréal (STM) s’était également montrée critique face au projet du REM, à travers un rapport interne.
«Cette note préliminaire était basée sur les informations publiques disponibles à ce moment et la STM n’a donc pas pu faire une analyse approfondie de ce projet», a prévenu par courriel Isabelle Tremblay, porte-parole pour la société de transport.
À travers la loi d’accès à l’information, l’Agence QMI a pu obtenir ce document.
Ainsi, selon la STM, 70% des usagers du futur REM de l’Est utiliseraient déjà le transport en commun, et ne complémenteront pas le réseau existant déjà. La société de transport estime que le projet causerait une perte d’achalandage sur ses propres infrastructures, qui mènerait à une baisse des revenus.
La STM calcule également que les dépenses d’exploitation à assumer par la Ville augmenteraient «en flèche», pour atteindre le montant de 77 millions $.
«La Caisse a le mandat premier de faire fructifier ses avoirs. Les sociétés de transport ont pour objectif de développer des réseaux complémentaires qui profitent aux clients. Les deux mandats sont légitimes, mais souvent incompatibles», conclut le rapport préliminaire de la STM.