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L'article provient de 24 heures

Des influenceurs d’ici sont tannés de travailler gratuitement sur TikTok

Photomontage Benoit Dussault
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Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2025-09-19T12:00:00Z
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Accepteriez-vous de travailler pour une grosse entreprise qui fait beaucoup d’argent sans être payé? C’est un peu ce que font les influenceurs qui partagent des contenus sur TikTok. La question se pose: la plateforme chinoise pourrait-elle payer nos producteurs de contenu comme elle le fait dans d’autres pays?

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Commençons par expliquer comment ça marche, la rémunération des influenceurs au Québec.

Les créateurs de contenus sont payés grâce à des partenariats avec des marques, c’est-à-dire qu’ils reçoivent de l’argent pour faire la promotion d’un produit ou d’un service. Ils ne sont pas payés par TikTok ni Instagram (Meta) pour les visionnements sur leurs vidéos, comme c’est le cas sur YouTube.

Aux États-Unis et en France, les créateurs de contenus qui répondent à certains critères — avoir 18 ans au moins 100 000 abonnés, par exemple — reçoivent de l’argent de TikTok en fonction des vues qu’ils génèrent avec leurs vidéos.

Qu’en pensent les principaux intéressés?

«Je pense qu’on devrait avoir notre part aussi», lance d’emblée le créateur de contenus Murphy Cooper.

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Selon lui, alors que «l’internet a vraiment dépassé les médias traditionnels», le temps est venu de bien rémunérer les influenceurs. Il rêve de pouvoir bien gagner sa vie avec ce travail, comme ses homologues ailleurs dans le monde.

«Ce qui rend ça d'autant plus drainant, c'est de côtoyer des collègues français qui paient leur loyer seulement avec la monétisation de leur compte TikTok qui a trois fois moins d'abonnés et de reach que le mien», regrette-t-il dans une longue publication partagée récemment sur son compte Facebook.

«C’est drainant de savoir qu'on pourrait couvrir les frais de base pour se concentrer à créer encore plus, sans avoir à se soucier si on peut mettre du pain sur la table ou non», poursuit celui qui est suivi par plus de 275 000 abonnés sur TikTok.

Murphy Cooper insiste d’ailleurs: la monétisation des contenus québécois permettrait aux créateurs d’ici de produire plus, mais surtout mieux.

«Je pense que s’il y avait la monétisation, dans la pensée collective, dans l’imaginaire collectif, on serait déjà moins perçu comme des parasites qui ne foutent rien de leur journée», avance-t-il.

Bons pour les petits créateurs

La créatrice de contenus Geneviève Laforce, qui compte plus de 550 000 abonnés sur TikTok, croit, elle aussi, que la monétisation des contenus sur TikTok pourrait être un incitatif à produire davantage de meilleurs contenus.

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Ce serait particulièrement utile aux plus petits créateurs qui font leurs débuts sur les réseaux sociaux et qui ont moins d’opportunités de faire de l’argent avec des partenariats commerciaux, soutient-elle.

De plus petits créateurs comme Gabriel Lebleu, qui est actif depuis un an à peine.

«Si j’étais rémunéré par TikTok directement sur la plateforme, ça rendrait ça vraiment moins stressant. J’ai encore un emploi à temps partiel à côté pour être sûr que j’y arrive, pour être sûr que, tous les mois, j’ai un salaire stable qui permet de payer toutes mes dépenses», explique celui qui est suivi par 90 000 abonnés.

«Pour moi c’est inconcevable de voir des publicités sur notre contenu, que notre contenu soit utilisé pour afficher de la publicité, mais on ne reçoit aucun argent en retour», déplore-t-il.

TikTok n’a pas souhaité répondre aux questions de 24 heures.

Que font les autres réseaux sociaux?

YouTube

Les créateurs canadiens éligibles au Programme Partenaire YouTube peuvent gagner de l’argent avec leurs contenus.

Voici les principaux critères:

  • Publier des vidéos originales créées dans le but d’éduquer ou de divertir
  • Être âgé d’au moins 18 ans (ou avoir un tuteur légal)
  • Avoir 1000 abonnés
  • Avoir cumulé 4000 heures de visionnage sur ses vidéos au cours des 12 derniers mois ou avoir 10 millions de vues sur des Shorts (vidéos courtes) au cours des 90 derniers jours

Instagram

Le réseau social n’offre pas de programme pour que les créateurs monétisent leurs contenus.

Facebook

Depuis la fin du mois d’août, le réseau social offre un programme de monétisation du contenu qui permet à certains créateurs de faire de l’argent sur certains contenus. Le programme est sur invitation seulement. Facebook permettrait notamment aux créateurs retenus d’ajouter des publicités à leurs vidéos courtes. Le réseau social payerait aussi pour des contenus photo ou écrit qui performent bien.

Twitch

La plateforme permet elle aussi à ses utilisateurs de monétiser leurs contenus.

Pour pouvoir le faire, il faut répondre à ces critères:

  • Avoir au moins 50 abonnés
  • Avoir streamé pendant au moins huit heures
  • Avoir streamé au moins sept fois sur sept jours différents
  • Avoir une moyenne de trois auditeurs
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