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L'article provient de 24 heures

Un nouveau bar queer attire une foule monstre à Montréal: «On mérite des espaces qui nous appartiennent»

Photo Dom Montesano
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Photo portrait de Sarah-Florence  Benjamin

Sarah-Florence Benjamin

2025-09-15T20:46:57Z
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Un nouveau bar queer du boulevard Saint-Laurent, à Montréal, a attiré les fêtards et les curieux en très grand nombre pour son ouverture, samedi soir.

«On a utilisé nos économies personnelles pour créer cet espace. Ça ne sera pas parfait, ça va juste exister et la communauté va en faire quelque chose de beau. On espère que la communauté sera présente», affirme Mint Simon, co-propriétaire du DD’s et artiste.

La communauté semble avoir répondu à l’appel: un nombre impressionnant de personnes — dépassant de loin la capacité de l’endroit — a fait la file jusqu’à très tard dans la nuit de samedi à dimanche pour tenter de participer à la soirée d’ouverture du club situé dans le local du Blue Dog, qui a fermé ses portes en juillet dernier.

«Nous avons continué à nous regarder toute la nuit, sidérés. Nous avons été époustouflés par la foule, la file d’attente, même si nous n’étions pas totalement surpris, car nous savons que la communauté veut juste danser», ont confié à 24 heures les cinq co-propriétaires, le lendemain de l’ouverture.

Les propriétaires du Club DD's
Les propriétaires du Club DD's Photo Michael Winder

Un bar lesbien, mais pas seulement

Les copropriétaires veulent faire du DD’s un espace «pas juste pour les hommes, pas juste pour les femmes, quelque chose de queer, trans, pour tout le monde».

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Ça semble être mission accomplie: ce sont majoritairement des femmes et des personnes non binaires qui ont pris d’assaut la piste de danse.

@leclubdds YOU SHOWED UP AND SHOWED OUT 😭🌈❤️🥹 bless you Augusta Wind, @gabriella & Ju De Pomme!!! #montreal #gaybar #queermtl ♬ original sound - Club DD’s

Pour la créatrice de contenu Geneviève Laforce, qui a assisté à l’évènement, c’est «la preuve claire que la communauté lesbienne et queer avait soif d’un lieu qui lui ressemble».

«Quand il ne reste qu’un seul bar lesbien dans une métropole comme Montréal, ça dit beaucoup sur la fragilité de nos espaces», souligne-t-elle.

Depuis la fermeture du Royal Phoenix, en 2014, il n’y avait plus de bar lesbien à Montréal.

«Beaucoup d’entre nous cherchent des endroits sécuritaires où sortir, mais la réalité, c’est que le Village a été largement repris par les hommes gais et par les hétéros qui viennent “consommer” la nightlife queer. Ça fait en sorte qu’on ne se reconnaît plus forcément dans ces espaces et qu’on n’a pas toujours envie d’y aller clubber», ajoute-t-elle.

Un lieu de «résistance culturelle»

Aux yeux de Geneviève Laforce, des lieux comme le DD’s sont essentiels «pas seulement pour dater, mais aussi pour tisser des amitiés et bâtir un tissu social queer fort.»

«C’est un lieu de résistance culturelle, un rappel que nos communautés méritent plus qu’une simple “tolérance”: on mérite des lieux qui nous appartiennent vraiment. C’est aussi politique», précise la créatrice de contenu.

Mint Simon
Mint Simon Photo Dom Montesano

Mint Simon souhaite également que son club participe à «connecter les générations» de personnes queers à Montréal, alors que les discours homophobes et transphobes sont en hausse partout en Amérique du Nord.

«En ce moment, on manque de joie. Donc, on va protéger cet espace du mieux qu’on peut», insiste Mint Simon.

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