Des criminels libérés par Poutine pour combattre en Ukraine causent une flambée de violence en Russie


Gabriel Ouimet
La Russie est secouée par une hausse de crimes violents alors que les criminels libérés par Vladimir Poutine pour aller se battre en Ukraine reviennent s’établir librement au pays.
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En Russie, les criminels peuvent être graciés s’ils vont combattre dans la guerre en Ukraine.
Mise en place par Vladimir Poutine afin de pallier le manque de soldats de l’armée, cette politique permet aux pires bandits, notamment les meurtriers et les violeurs, de retrouver leur liberté après leur déploiement.
Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine au mois de mars 2022, au moins 754 personnes ont été tuées ou gravement blessées par des soldats revenus de la guerre. De ce nombre, près de 120 victimes ont été tuées par d'anciens prisonniers libérés pour aller se battre en sol ukrainien, selon les recherches menées par le média indépendant Vyorstka.
L’année dernière, la Russie a enregistré 617 301 crimes violents, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Il s’agit du nombre le plus élevé depuis 2014.
En 2023, ce nombre s'élèvera à 589 000. Il était de 437 300 en 2017.
Le manque de soutien psychologique et l’impunité qui règne au sein de l'armée russe joueraient un rôle dans cette hausse de la criminalité, avancent des analystes.
L'Ukraine a aussi adopté une loi autorisant les criminels à combattre la Russie. Les criminels condamnés pour des meurtres multiples, des crimes sexuels ou des violations des lois sur la sécurité nationale sont toutefois exclus.
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Les proches de victimes vivent «l’horreur»
Au mois de janvier 2020, soit deux ans avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, Vera Pekhteleva, âgée de 23 ans, a été froidement assassinée par son ex-conjoint, Vladislav Kanyus.
L’étudiante s’était rendue au domicile du jeune homme afin d’y récupérer ses effets personnels, plus de deux mois après avoir mis fin à leur relation.
Kanyus l’a alors violée, battue, poignardée et torturée, avant de lui porter le coup fatal, révèlent des documents judiciaires.
Le rapport d’autopsie a révélé que le corps de Vera Pekhteleva portait 111 blessures au moment de sa mort.
Vladislav Kanyus a été reconnu coupable de meurtre. Il a toutefois purgé moins d'un an de sa peine de 17 ans avant d’être libéré − et pardonné par Vladimir Poutine − pour aller se battre en Ukraine.
Il a passé moins d’un an sur le champ de bataille. Depuis, le père de la jeune victime voit régulièrement des photos du meurtrier en train de faire la fête sur les réseaux sociaux.
«Ce que vivent les gens, ceux qui vivent maintenant dans les mêmes communautés que les criminels qui ont tué leurs proches, c'est l'horreur, c'est un cauchemar, et ce sont tous les cercles de l'enfer», a déclaré la mère de la victime lors d'une entrevue avec le Washington Post.
Elle et sa famille ont envoyé des lettres à Vladimir Poutine et rencontré des fonctionnaires pour dénoncer la situation, sans succès.