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Trump se sert d’une photo truquée pour justifier son refus de rapatrier un homme expulsé par erreur

Capture d'écran Instagram
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2025-05-01T20:53:32Z
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Dans une entrevue diffusée mardi, Donald Trump a répété que Kilmar Abrego Garcia, déporté par erreur au Salavador par son administration, fait partie d’une organisation criminelle. Le président a évoqué une photo truquée présentée quelques jours plus tôt pour prouver ses accusations.

Il y a une semaine, Donald Trump a publié sur Instagram une photo montrant quatre symboles tatoués sur les jointures de la main gauche de Kilmar Abrego Garcia: une feuille, un petit bonhomme sourire, une croix et une tête de mort.

Au-dessus de ces symboles, «MS-13», le diminutif d’un puissant gang salvadorien avait été grossièrement ajouté par ordinateur.

Lors de son entretien avec le journaliste d’ABC News Torry Moyan, mardi, le président a fait référence à cette photo. Il a affirmé que l’homme avait bel et bien l’inscription «MS-13» de tatouer sur la main, ce qui prouverait son appartenance au gang.

«Sur ses jointures [...] il avait MS-13», a-t-il lancé.

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Il a ensuite semblé confus quand le journaliste a précisé que l’inscription avec été ajoutée au cliché original.

Au terme d’un échange musclé avec le journaliste, Donald Trump a refusé d’admettre que la photo ne constituait pas une preuve d’une appartenance de Kilmar Abrego Garcia au groupe criminel.

«Pourquoi ne pas simplement dire qu’il en a [l’inscription «MS-13» de tatouer sur la main] et passer à autre chose?», a demandé le républicain au journaliste.

À noter que des experts ont exprimé des doutes à savoir si les tatouages de l’homme — la feuille, le bonhomme sourire, la croix et la tête de mort — constituaient vraiment une preuve de son appartenance au gang criminel.

• À lire aussi: Incursion dans l'immense prison où sont enfermés «les psychopathes et les terroristes» du Salvador

Guerre d’opinion publique

Au mois de mars, Kilmar Abrego Garcia, un Salvadorien de 29 ans, a été déporté des États-Unis vers une mégaprison à sécurité maximale dans son pays d’origine.

L'administration Trump a reconnu devant la justice que son expulsion était le résultat d'une erreur administrative.

Donald Trump affirme toutefois qu’il est incapable de réparer son erreur, puisque Kilmar Abrego Garcia appartiendrait au gang «MS-13», classé comme «terroriste» par les États-Unis. Le président soutient aussi que son gouvernement n’a plus le pouvoir légal de le rapatrier sur le territoire américain.

Des membres du gang MS-13 sont maîtrisés à leur arrivée au Centre de Confinement du Terrorisme (CECOT) dans la ville de Tecoluca, au Salvador.
Des membres du gang MS-13 sont maîtrisés à leur arrivée au Centre de Confinement du Terrorisme (CECOT) dans la ville de Tecoluca, au Salvador. AFP

Un juge a cependant invalidé ces arguments et ordonné à l’administration américaine «d’effectuer et de faciliter» le retour de l’homme aux États-Unis avant le 8 avril.

Le gouvernement a demandé à la Cour suprême d’invalider cette décision, accusant le juge d’interférer avec le pouvoir exécutif.

Le 10 avril, les neuf juges de la Cour suprême ont confirmé le premier jugement à l’unanimité, forçant le gouvernement à rapatrier l’homme en sol américain.

Washington refuse toujours de se plier aux ordres du plus haut tribunal du pays et tente de convaincre les Américains du bienfondé de sa décision.

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