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L'article provient de TVA Nouvelles

Un jeune Inuk qui souhaite un meilleur avenir pour sa communauté est «frustré» de ne pas avoir pu exercer son droit de vote

Le bureau de vote de sa municipalité au Nunavik était fermé faute de personnel, lundi

Photo fournie par Tiivi Tulaugak
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Photo portrait de Elisa Cloutier

Elisa Cloutier

2025-04-29T14:55:00Z
2025-04-29T18:20:27Z
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Un jeune Inuk du Nunavik, qui souhaite un jour devenir politicien, trouve «inacceptable et injuste» de ne pas avoir pu exercer son droit de vote, lui qui veut un «avenir meilleur» pour sa communauté.

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«Le gouvernement [fédéral] devrait s’assurer que nous sommes entendus [...] pour que nous puissions avoir des élections justes au Canada», affirme Tiivi Tulaugak, âgé de 18 ans, résident de la municipalité d’Ivujivik, le village le plus septentrional du Québec.

Lundi, les quelque 500 habitants de ce village nordique n’ont pu voter. Le seul bureau de vote n’a jamais ouvert ses portes, faute de personnel. Le matériel nécessaire au vote, dont les bulletins et les listes électorales, ne se sont non plus jamais rendus, affirment des résidents.

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Le vote par anticipation n’avait pas non plus été possible, pour les mêmes raisons.

«Je suis très intéressé par la politique, surtout depuis que notre communauté ne va pas très bien. Je veux un meilleur futur pour notre jeunesse [...] J’aimerais être politicien un jour pour améliorer notre communauté et je ne peux même pas voter», déplore le jeune homme, qui attendait de voter pour la toute première fois avec impatience.

«Surprenant»

Il est «surprenant» que le personnel d’Élections Canada n’ait pas fait parvenir le matériel nécessaire au vote dans les jours précédant le 28 avril, estime quant à elle Alexandrine Hugonnier, enseignante au primaire, à Ivujivik.

Alexandrine Hugonnier, 28 ans, est enseignante au primaire, à Ivujivik, depuis deux ans. Lundi, elle a été privée de son droit de vote, alors que le seul bureau de vote de sa municipalité n’a pas ouvert ses portes.
Alexandrine Hugonnier, 28 ans, est enseignante au primaire, à Ivujivik, depuis deux ans. Lundi, elle a été privée de son droit de vote, alors que le seul bureau de vote de sa municipalité n’a pas ouvert ses portes. Photo fournie par Alexandrine Hugonnier

La femme de 28 ans, aussi frustrée de n’avoir pu voter, est dans l’incompréhension. «Jamais je ne pensais que je ne pourrais pas exercer mon droit de vote au Nunavik, au Canada. C’est un sentiment d’impuissance», admet-elle.

Privés de vote

Plusieurs autres électeurs sont en colère après avoir été privés de leur droit de vote dans certains des 14 villages du Nunavik, où des bureaux de vote n’ont ouvert que partiellement ou sont carrément restés fermés.

C’est le cas, entre autres, d’Anna-Kim Pagé Cornforth, résidente d’Umiujaq, un village nordique de près de 500 habitants.

Originaire de Mont-Laurier, celle qui travaille au parc national Tursujuq s’est présentée avec son conjoint à son bureau de vote complètement désert à trois reprises en après-midi et en soirée, avant de laisser tomber.

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Résidente d’Umiujaq, un village nordique de près de 500 habitants, Anna-Kim Pagé Cornforth s’est présentée à trois reprises au bureau de scrutin de sa municipalité dans l’espoir de pouvoir exercer son droit de vote. Malheureusement, aucun employé n’était sur place. Ainsi, elle et son conjoint n’ont pu voter lundi.
Résidente d’Umiujaq, un village nordique de près de 500 habitants, Anna-Kim Pagé Cornforth s’est présentée à trois reprises au bureau de scrutin de sa municipalité dans l’espoir de pouvoir exercer son droit de vote. Malheureusement, aucun employé n’était sur place. Ainsi, elle et son conjoint n’ont pu voter lundi. Photo fournie par Anna-Kim Pagé Cornforth

La situation n’était guère mieux à Kuujjuaq, le village le plus peuplé du Nunavik, qui compte près de 3000 habitants. Selon des témoignages recueillis par Le Journal, seul un bureau de vote était ouvert, auquel une seule employée était attitrée. À certains moments, il fallait attendre au moins une heure pour voter, nous dit-on.

Météo et recrutement

Contacté par Le Journal, Élections Canada n’a pas été en mesure de dire combien de bureaux de vote ont été fermés ou ouverts partiellement lundi.

«Le directeur du scrutin a tenté de mettre en place plusieurs stratégies différentes pour offrir des services de vote aux communautés. Dans plusieurs cas, il n’a pas été possible de recruter d’équipes locales. Dans d’autres cas, des conditions météorologiques difficiles ont empêché l’accès aux communautés», a indiqué la porte-parole d’Élections Canada, Diane Benson, par courriel.

La circonscription Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou a été remportée lundi par la libérale Mandy Gull-Masty.

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