Élections fédérales: PSPP fustige la stratégie du Bloc Québécois

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon fustige la stratégie du Bloc Québécois, qui a perdu le tiers de ses députés.

Dans une rare charge contre son parti frère, le leader du Parti Québécois a vertement critiqué la tactique d’Yves-François Blanchet, au lendemain d’un scrutin qui a reconduit au pouvoir le Parti libéral du Canada. Les troupes de Mark Carney ont fait des gains au Québec, au détriment des bloquistes, qui ont perdu onze sièges. 

En mettant de côté la souveraineté du Québec dans son plan de campagne et en voulant collaborer avec Mark Carney, le Bloc s’est tiré dans le pied, selon PSPP. Avec un tel positionnement, les troupes péquistes n’ont pu lui prêter main-forte.

«Quand vous connaissez nos positions, ça limite le degré d'intervention qu'on peut faire dans le but de ne pas nuire à la campagne du Bloc, qui fait ses propres choix et qui, dans la mesure où les choix ne correspondent pas à ce qu'on a dit et à ce qu'on pense au PQ, ne permettent pas d'avoir les deux partis côte à côte», a-t-il confié mardi, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.

Pour PSPP, un gouvernement dirigé par Mark Carney signifie la continuité des politiques de Justin Trudeau «hostiles» au Québec. Un parti qui se dit souverainiste ne peut tout simplement pas jouer le jeu du régime fédéral. 

«La stratégie adoptée par le Bloc, qui valide Mark Carney comme collaborateur, comme quelqu'un qui s'apprête à collaborer avec le Québec, fixait des limites à ce que le PQ pouvait faire dans les circonstances, parce que ce n'est pas ça qu'on pense», a-t-il insisté. 

• Sur le même sujet, regardez ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Revenir aux «racines indépendantistes»

Le chef péquiste invite maintenant le Bloc et son chef à revenir à leurs «racines indépendantistes». Une rencontre est d'ailleurs prévue sous peu entre les deux partis pour accorder leurs flûtes. 

Autre sujet délicat entre les deux formations politiques: l'élection de l'ex-candidat vedette péquiste Alexis Deschênes sous la bannière du Bloc dans la circonscription fédérale de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine–Listuguj. PSPP n'a pas caché qu'il s'agit d'une perte pour le PQ. 

«Il méritait de gagner. Il en a perdu d'autres avant. Il a fini par pouvoir réaliser son rêve de devenir député. On l'aurait aimé dans notre équipe, mais de le voir gagner, honnêtement, pour nous, c'était un moment touchant», a-t-il dit. 

Contrairement au Bloc, le PQ est constant

PSPP ne craint pas que le scénario vécu par les troupes d'Yves-François Blanchet se reproduise aux élections québécoises de 2026. Selon lui, le scrutin d'hier n'était pas «normal» en raison du contexte de guerre tarifaire avec les Américains, et contrairement au Bloc, son véhicule politique est «constant» dans ses positions. «Il faut juste distinguer les contextes, distinguer que ce n'est pas le même parti».