Dépenses militaires du Canada: «La patience de nos alliés est à la limite»
TVA Nouvelles
Le Canada continue de traîner de la patte en matière de dépenses militaires et ça irrite de plus en plus les autres pays de l’OTAN, a souligné le membre associé de la chaire Raoul-Dandurand, Guillaume Lavoie, en entrevue à TVA Nouvelles.
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Pour ce dernier, l’incapacité du gouvernement canadien d’atteindre le seuil de dépenses militaires réclamé par l’organisation internationale est une source d’embarras pour Ottawa.
«Ceux qui s’imaginent que la crédibilité du Canada est très bonne parce que tout le monde nous aime, oubliez ça!» clame l’expert.
Puisque le Canada n’a pas la puissance économique ou militaire d’autres pays de l’OTAN, il est encore plus important pour lui de respecter les conditions établies par l’organisation.
Au cours des dernières années, plusieurs pays ont accéléré le pas et ont atteint le seuil de 2 % du produit intérieur brut (PIB) consacré aux dépenses militaires. Certains l’ont même dépassé.
Ce n’est toutefois pas le cas du Canada, dont les dépenses militaires représentent seulement 1,33 % de son PIB. En 2029-2030, Ottawa prévoit que ce chiffre passera à 1,76 %.
«La patience de nos alliés est à la limite. Maintenant, pour être crédible, il va falloir avoir autre chose que des promesses vides», soutient Guillaume Lavoie.
Le Canada fait notamment mauvaise figure au niveau de la protection de son territoire au nord. Actuellement, le pays n’aurait pas d’autre choix que de se tourner vers les États-Unis si, par exemple, la Russie allait installer une station météorologique au Nunavut, utilise comme exemple l’expert.
«On ne peut pas vivre à crédit chez les autres, affirme M. Lavoie. On ne peut pas continuer à être celui qui est assis au restaurant et quand la facture arrive, on est parti aux toilettes».
Selon ce dernier, le manque de crédibilité du Canada aura des impacts dans d’autres dossiers.
«Si Trump arrive au pouvoir et qu’il dit: "moi, je considère que l’aluminium du Saguenay – Lac-Saint-Jean ou l’électricité que le Québec envoie [...] peut être surtaxée", le Canada ne pourra pas dire: "Vous savez, nous sommes un allié tellement stratégique et important..."», explique Guillaume Lavoie.
«Si on veut s’acheter un réservoir de bonne volonté, il faudra être capable d’aider les Américains là où ils le demandent le plus, ajoute-t-il. Perdre la crédibilité en défense, ça finit par coûter cher ailleurs».
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.