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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Demande d’arbitrage exécutoire: Ottawa peut-il vraiment l’imposer aux pilotes d’Air Canada?

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Agence QMI

2024-09-12T15:30:03Z
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Il serait «très dangereux et risqué» pour le ministre fédéral du Travail d’imposer un arbitrage exécutoire dans le conflit qui oppose les pilotes d’Air Canada à leur employeur, juge un avocat. 

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«Le ministre n’a pas encore annoncé qu’il avait l’intention de le faire, ce sont les gens chez Air Canada qui ont pris les devants et qui ont envoyé une lettre au ministre justement dans le but de préparer», a expliqué Me Marc Boudreau, associé principal et fondateur, Marceau & Boudreau Avocats.

Plusieurs membres du milieu des affaires, comme la Chambre de commerce du Canada, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et le Conseil du patronat doivent tenir un point de presse à midi à ce sujet.

«On demande d’agir avant même qu’on exerce un droit de grève ou de lock-out», a précisé Me Boudreau en entrevue à LCN, jeudi.

Comme lors de la grève ferroviaire, certains aimeraient que l’article 107 du Code canadien du travail soit utilisé. Il y est indiqué que «le ministre peut prendre les mesures qu’il estime de nature à favoriser la bonne entente dans le monde du travail et à susciter des conditions favorables au règlement des désaccords ou différends qui y surgissent».

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«Quand le ministre s’est servi de ça il y a deux semaines dans le dossier de la grève dans le secteur des trains [...] les gens qui connaissent ça disent tous que c’est un précédent extrêmement dangereux», a souligné l’avocat.

«C’était une situation exceptionnelle, là on est rendu que les gens chez Air Canada demandent de s’en servir comme si c’était un moyen de tous les jours», a-t-il déploré.

Il espère ainsi que le ministre du Travail Steven MacKinnon n’utilisera pas l’arbitrage exécutoire, sinon il «deviendrait le pantin des employeurs».

«Ce n’est pas parce qu’ils gagnent gros que cela vient minimiser leur droit fondamental à la grève», a-t-il appuyé.

Un inconvénient juste économique?

Contrairement aux trains, une grève chez Air Canada représente un inconvénient, mais pas un danger pour la santé et la sécurité de la population, a rappelé le spécialiste.

Un avis que ne semble pas partager Mehran Ebrahimi, directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile.

«L’impact dans l’aviation est beaucoup plus immédiat que dans le ferroviaire», a-t-il avancé en entrevue à LCN. «Dans les soutes à bagages des avions, il y a énormément de marchandises qui sont transportées.»

À ses yeux, une telle grève des pilotes du transporteur aérien continue «vers une catastrophe économique ici au Québec».

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