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Culture

Maxence Garneau estime que son passage à «Si on s'aimait Célébrités» a permis à sa famille «de le comprendre davantage»

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Michèle Lemieux

2025-09-05T10:00:00Z
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À l’âge de quatre ans, il était exclu de sa classe en raison de l’intimidation qu’il subissait. Révélé dans l'émission Si on s’aimait Célébrités, Maxence Garneau a pu, grâce à cette aventure, affirmer pleinement sa différence. Le nouveau chroniqueur à Salut Bonjour est devenu un modèle inspirant à l’heure où l’on favorise la diversité.

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Maxence, à titre de chroniqueur à Salut Bonjour, quels seront vos sujets de prédilection?

Je vais faire des chroniques tendance au sens large. Je pourrais, par exemple, parler des jeunes qui utilisent de plus en plus ChatGPT comme psychologue. On me laisse carte blanche. Ève-Marie (Lortie) a annoncé la nouvelle le 25 août, le jour de ma fête. C’est un beau cadeau. Je suis reconnaissant, car j’ai fait un bac en télévision et j’ai travaillé comme recherchiste pendant plusieurs années.

Avez-vous d’autres engagements?

Oui, je présente des conférences dans les écoles, qui ont pour titre S'assumer pour briller. Mon message est le suivant: s'assumer, c'est assumer qui l'on est, avec nos défauts et nos talents, même si ça ne fitte pas dans les standards habituels. Quand on arrive à assumer toutes les parties de nous, on est capable de briller et de rayonner. J’évoque aussi la diversité sexuelle et de genre. Sensibiliser et éduquer les gens fait partie de ma mission de vie. Je parle des défis que j'ai traversés. J'aborde aussi l'identité de genre, l'orientation sexuelle, l'expression de genre. Il est aussi question des attentes de nos parents, du regard des autres et de la façon dont on peut s'en libérer. Je participerai au show d’humour Le Show Queer le 14 novembre au Cabaret Lion d’or. J'ai fait du stand-up pour la première fois cet été dans un show d'humour à la Pride. J'étais le seul non-humoriste.

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À quel genre vous identifiez-vous?

Je suis homosexuel, donc je suis un homme qui aime les hommes. Queer est une étiquette qui englobe toutes les orientations sexuelles et diversités de genre. Ça veut dire «tout ce qui sort des normes d'orientation sexuelle et de genre.» C'est un terme qui me correspond plus que «gai» ou «homosexuel», qui vient avec un certain modèle de masculinité dans lequel je ne me retrouve pas tant. J’ai envie d’être le modèle que j’aurais voulu avoir.

À quel moment avez-vous senti votre différence?

Très jeune. À la garderie, j’étais mis de côté parce que je jouais avec des jeux différents de ceux auxquels on s'attendait pour un petit gars. J'avais envie de jouer avec la cuisine Fisher-Price et les Barbies, mais ce n'était pas «normal». À quatre ans, j'ai été changé de classe parce que je me faisais trop mettre de côté. Il faut le faire! À l'école primaire, les petits gars jouent au hockey, jouent au plus fort. Moi, j’étais un sensible et je le suis encore. J'ai une force de caractère qui, à l'époque, n'était pas reconnue. Alors j'ai commencé à me sentir différent à un très jeune âge. J'avais un père qui aimait la chasse, la pêche, les quatre-roues, le Skidoo... Je sentais que je ne correspondais pas aux attentes de ma famille.

Avez-vous réglé cette situation avec le temps?

Oui, ma famille l’a accepté, mais ça n'a pas été un parcours de tout repos, particulièrement avec mon père. Avec le temps, il en est venu à m'accepter et à me reconnaître. Sincèrement, Si on s'aimait a permis à ma famille de me comprendre davantage. Ma mère me connaît bien, mais mon père a eu accès à des conversations que nous n’avions jamais eues, lui et moi. Mes parents se sont séparés lorsque j’avais trois ans. J’ai principalement grandi avec ma mère. J'ai fait mon coming out à 16 ans. Après deux années difficiles, nous en n’avions jamais vraiment reparlé.

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C’est terrible, le silence...

J’avais peur de la réaction de mon père, qu'il trouve que j'en révélais trop sur moi. Mais chaque semaine, il m'écrivait pour me dire qu'il était fier. J'ai vraiment senti que ça me donnait un espace pour aborder certaines choses que je n'avais jamais pu aborder dans ma famille. Je suis très reconnaissant pour cette aventure. Je sens mon père plus ouvert à tout ce que je suis. À la fin de l'aventure, j'ai fait une publication pour remercier le public, la production, Louise. Mon père a commenté: «Félicitations à toi, mon fabulous fils!» Ça m'a fait brailler... C’est comme s’il m’avait dit: «J’aurais voulu que tu sois un chasseur, mais tu es fabulous et c'est bien correct.» Mon père et moi avons fait le chemin l’un vers l'autre. Il avait peur que je me fasse rejeter... mais je me fais exclure depuis que je suis enfant! Je veux juste m’assumer librement.

Croyez-vous que ce que vous avez vécu — le rejet et l'intimidation — vous a donné des forces?

Ça me fait pleurer... (Maxence s’arrête, ému) Quand j'étais jeune, je me disais souvent que je n'étais pas fait pour le bonheur. Aujourd'hui, je suis tellement heureux! Je suis tellement bien dans ma peau, dans ma vie. Je suis bien entouré. Je suis fier. C'est vrai que ça m'a donné une force de caractère, mais aussi de la résilience.

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Et vous êtes devenu un modèle pour plusieurs...

J’ai reçu beaucoup de messages. Une mère m'a dit qu'elle écoutait Si on s'aimait Célébrités avec sa fille de 16 ans, qui est lesbienne. Elle a vécu de l'intimidation, du rejet, des agressions. Elle est en profonde dépression depuis deux ans. En me regardant à la télé, elle a vu que quelqu'un qui avait traversé un parcours similaire au sien pouvait être heureux. Ça lui a donné espoir. Elle m’a remercié d’avoir redonné le sourire à sa fille. C'est quelque chose! J’ai reçu beaucoup de beaux messages, mais celui-là m'a profondément marqué. Si je peux donner une étincelle d'espoir à quelqu'un, ma vie est réussie. Moi, tout au long de ma vie, j'ai eu des anges qui m'ont fait sentir que j'en valais la peine. Ça m'a permis de garder espoir.

En contrepartie, y a-t-il eu des moments de désespoir?

Oui, il n'y a pas si longtemps encore. La vie est faite de haut et de bas et je suis quelqu'un qui doute beaucoup. Je pense que, lorsque tu as vécu du rejet, que tu as senti que tu n'avais pas ta place, ça laisse des cicatrices. C'est remonté dans les dernières années et j’ai traversé des périodes dépressives. Merci à mon psy pour sa présence, et à mes amis. Aller chercher de l'aide m'a sauvé. J'ai l'impression d'avoir trouvé ma place. Je ne l'ai pas volée, je l'ai faite et je suis fier de moi. Il y a quelques mois, ma grand-mère est décédée. J’étais dans une période d'anxiété. J’avais l’impression que je n’étais bon à rien. Mais si je fais le bilan de ma dernière année, j’en ai fait, des choses! J’ai commencé à donner des conférences dans les écoles, j'ai fait de la thérapie à la télé, j'ai ouvert des esprits... J’ai même décroché un poste de chroniqueur à Salut Bonjour, et j'ai fait la couverture du magazine Fugues avec le titre «Combattre l'homophobie en étant soi-même». J'ai fait du stand-up pour la première fois avec un numéro que j'ai écrit moi-même. Ç'a été une année de premières fois, de réussites et de succès. Pour un gars figé dans l’anxiété, qui pensait qu’il ne ferait jamais quoi que ce soit, ce n'est pas si mal!

En terminant, Maxence, avez-vous trouvé l'amour?

Non, je n'ai pas trouvé l'amour, mais je suis disponible. Je suis encore un cœur à prendre... (sourire)

Maxence est présent sur les réseaux sociaux.
Il est chroniqueur à Salut Bonjour à TVA.
Il présente des conférences dans les écoles: S'assumer pour briller.
Il sera au Show Queer le 14 novembre au Cabaret Lion d’or.

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