Début de mandat de Mark Carney: «Son plan, il est flou», déplore Antoine Robitaille

Les décisions de Mark Carney de ne pas présenter de budget et de ne pas donner d’orientation précise à ses ministères sont «paradoxales», selon Antoine Robitaille.

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Lors du segment «Ça fait débat» du TVA Nouvelles de midi, le chroniqueur a expliqué que le premier ministre a maintes fois répété qu’il allait mettre en marche un «plan» pour atteindre ses objectifs.

Or, la décision du chef libéral de dresser des orientations générales à ses ministères plutôt que de suivre la tradition de soumettre des mandats spécifiques à chaque ministre rend difficile pour le public d’adhérer à sa vision.

«C’est très paradoxal de la part de monsieur Carney, qui n’a pas arrêté de dire qu’il avait un plan, notamment dans son discours de victoire, affirme M. Robitaille. Il avait le mot "plan" à toutes les phrases, mais son plan, il est flou.»

«Il se donne vraiment toute la latitude, il donne toute la latitude à ses ministres, il évite de se fixer des objectifs, déplore-t-il. C’est peut-être comme ça qu’on gère dans une entreprise privée ou dans les grandes banques, mais je trouve que publiquement, ça sape le débat public.»

Le chroniqueur estime qu’il est essentiel que le public sache à quoi s’attendre de la part de son gouvernement.

«C’est bien beau de dire qu’on veut être plus souverain et qu’on veut plus de logements, mais combien? Quand? Ce sont des questions fondamentales, mentionne-t-il. En évitant de faire un budget, en évitant de publier des lettres de mandat, il reste dans le flou et il évite [...] de se tromper.»

L’analyste politique Elsie Lefebvre abonde dans le même sens.

«On ne sait pas quelles sont les enveloppes budgétaires qui vont servir à livrer cette vision et ces projets, dit-elle. Je trouve que c’est deux prises [pour M. Carney] en commençant le mandat. On n’a pas de budget, et ensuite aucune orientation précise aux différents ministères et ministres.»

«Il reste le discours du trône la semaine prochaine, renchérit-elle. Est-ce que là on aura un peu plus de jus pour être capable de voir où on s’en va? Parce que là, on navigue à vue avec des priorités qui sont un peu de la tarte aux pommes», ajoute la chroniqueuse.

Voyez l’analyse complète dans la vidéo ci-dessus