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Culture

Debbie Lynch-White fait un retour sur sa dernière année difficile

«Quichotte» sera présentée du 5 mai au 6 juin 2026 au Théâtre du Nouveau Monde

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Alicia Bélanger-Bolduc

2025-05-01T10:00:00Z
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Debbie Lynch-White est au sommet de son art. Que ce soit en musique, au théâtre ou au cinéma, elle brille avec une intensité qui ne faiblit pas. Même si les deux dernières années ont été éprouvantes pour l’artiste, elle revient, plus posée et plus sereine, prête à affronter la suite avec une fougue qui lui est propre. Parmi les belles aventures qui l’attendent, son grand retour au Théâtre du Nouveau Monde dans la pièce Quichotte marque un moment phare de cette nouvelle étape.

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Debbie, tu es au tout début du projet Quichotte, mais à quoi ressemble l’expérience jusqu’à maintenant?

On n’en est qu’aux balbutiements, mais j’ai une confiance inébranlable en Rébecca Déraspe, qui signe la pièce. J’ai dit oui au projet alors que je n'en avais rien vu! (rires) On a tous très hâte de lire les textes qui ne sont pas encore entamés. Pour moi, elle est la plus grande autrice de notre génération. Je vais toujours me débrouiller pour faire partie de ses projets, si elle le désire. C’est aussi une chance pour moi de retourner sur la scène du TNM que j’adore et où je n'ai pas joué depuis 2016.

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Tu joueras un personnage qui te sortira de ta zone de confort!

Je serai madame Petit, la tenancière du bordel où l’histoire se déroule. C’est un genre de rôle que je n’ai pas souvent pu interpréter. Je suis donc très excitée de m’y mettre. Il y aura une partie musicale dans la pièce. Je pourrai donc sûrement utiliser mes talents à cet effet. Tout est encore bien nouveau. J’ai même rencontré pour la première fois certains de mes collègues ce matin! (rires) Je retrouve cependant Benoit McGinnis, avec qui j’ai eu la chance de partager la scène du TNM dans Roméo et Juliette et qui est un grand ami.

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Quelle est ta relation avec le théâtre?

Le théâtre restera toujours mon premier amour. J’espère que j'en ferai toute ma vie. C’est vraiment ce que je préfère, même si j’aime aussi explorer les autres médiums. Je suis convaincue que le théâtre peut transformer des vies, faire une vraie différence dans le réel. En me glissant dans la peau des autres, j’ai appris à être plus empathique et à être attentive à différentes perspectives. Il y a quelque chose de plus grand que nous dans ces rencontres-là. C’est un des rares endroits où on est tous réunis et déconnectés du reste. Et avec les costumes, on retombe en enfance; c’est comme jouer à faire la guerre, sauf qu’on y croit tellement qu’on finit par pleurer, se disputer, tomber en amour. Je suis d’ailleurs en train de préparer un nouveau projet de théâtre!

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Peux-tu m’en dire un peu plus?

L’annonce en sera faite prochainement. Ça impliquera un duo sur les planches. Je chausse cette fois de nouvelles bottines, puisque c'est la première fois que j'écris une pièce de théâtre et que j'en fais la mise en scène. J’avais envie de continuer à explorer mon sujet de maîtrise: le silence dans le jeu. J’apprends tellement de nouvelles choses sur mon métier!

On te voit explorer presque toutes les sphères de la culture. Est-ce que tu as toujours eu un intérêt prononcé pour l’art?

Je dessine comme un pied, par contre! (rires) J’ai toujours pratiqué le chant et le jeu en parallèle. Quand j'étais plus jeune, je me posais des questions sur ma carrière et j’avais déterminé que je voulais être une actrice qui chante; ce qui est pas mal vrai maintenant! Et à 39 ans, je suis dans un élan de création. Être une interprète, c’est être au service des autres, se faire diriger. Depuis un certain temps, j’ai le désir de me faire de la place, même si ça me met dans une position de vulnérabilité. Je tente de gérer mon sentiment d’imposteur et je me rassure en me disant que je suis encore en apprentissage.

Tu es quand même une personne frondeuse dans la vie...

Oui! Je me dis tout le temps que l’important, c’est d’essayer et que, si je me trompe, je me relèverai. Je suis une fille d’action. J’en ai vu de mauvaises pièces, et personne n’en est mort! (rires) J'aime mieux penser que, une fois rendue à 80 ans, je n'aurai aucun regret plutôt qu’être obligée de constater que je n'ai pas fait ce que je voulais.

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Tu as voyagé à New York et à Paris pour des projets. Comment a été la réception du public?

J’ai beaucoup aimé ça, parce qu’il n'y a personne qui te connaît là-bas et que ça te ramène vraiment à la base. Depuis deux ans, je suis sur deux spectacles qui tournent à l’international; c’est très nouveau dans ma vie. Quand je pars, après deux ou trois semaines, je m’ennuie de la maison, mais je suis très consciente de la chance que j’ai. Le public à Paris nous a très bien reçus pour la pièce Surveillée et punie, de Safia Nolin, qui me nourrit vraiment et qui est si puissante et importante. Je suis également allée à New York, pour Malaise dans la civilisation, ce qui m'a valu la surprise d’être bien déstabilisée. C’était, entre autres, la première fois que je jouais en anglais. J’aime le fait que mon métier m’aide à progresser et me permette de ne pas m’asseoir sur mon succès.

Un autre de tes projets revient pour une deuxième case à TVA: La coupe BBQ. Comment a été cette expérience?

Qui n’aimerait pas juger de la nourriture? (rires) En général, je suis un très bon public. Alors, je manifeste beaucoup d’excitation et d’étonnement dans cette émission. J’ai été aussi très chanceuse d’être jumelée avec Antonin Mousseau, que j’admire et qui est une bible d’information en cuisine. Il a été très patient de répondre à toutes les questions que je me posais! Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est que j'ai pu être témoin du talent des participants qui ont réussi à donner un cachet gastronomique à la cuisine sur le BBQ. Ils m’ont vraiment émerveillée!

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Tu étais l'animatrice de cette émission. Tu avais moins touché jusqu'à maintenant à cet aspect de ton métier. Est-ce que tu as aimé ton expérience?

J’avais fait mes documentaires, mais c’était la première fois que je le faisais de cette façon. Je voulais l’essayer pour voir si ça pourrait me plaire et j’ai adoré ça! Je ne crois pas que je pourrais animer n’importe quoi, mais pour la nourriture, je serais toujours partante! J’ai beaucoup aimé être à l’extérieur et encadrer les participants.

Quand tu as fait ton bilan de l’année 2024, tu as mentionné que tu avais besoin de prendre soin de toi et de t’imposer des changements. Quelques mois plus tard, comment vas-tu?

Je me sens vraiment mieux. J’ai traversé une année difficile, marquée par une séparation importante, une blessure sur le tournage de Nos belles-sœurs et un horaire complètement fou. J’ai terminé l’année à bout de souffle. Pour la première fois depuis l’adolescence, moi qui ai été aidante pour mon père dès mes 14 ans, je n’avais plus personne à prendre en charge. J’ai pu me recentrer, apprendre à être seule et me reconstruire en douceur. J’ai commencé à trouver des petites joies qui m’appartiennent, à dire non et à prendre soin de moi. Et surtout, j’ai pris le temps de guérir de ma première vraie peine d’amour, à 37 ans; un apprentissage que je n’avais jamais eu à faire avant.

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Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Tu es maintenant dans une nouvelle relation qui reste privée, mais comment va ton cœur?

C’est fabuleux! On a plein de projets qui s’en viennent prochainement, et je suis comblée! Je ne pensais pas que ça pouvait être aussi simple et beau. Et j’adore lui rappeler que je suis déstabilisée par toute cette tendresse qu’elle m’offre. Vieillir, c’est également apprendre à ne pas refaire les mêmes erreurs. J’ai eu une peine d'amour, mais j'en ressors grandie et je peux être dorénavant une meilleure amoureuse.

Outre ton projet de mise en scène, qu’est-ce qui s’en vient pour toi?

Je travaille aussi sur mon propre projet musical et sur un film qui sera annoncé sous peu et qu’on tournera en mai-juin. Tout ce que je peux dire, c’est que je m’entraîne en fou depuis deux mois pour ce rôle. J’ai une équipe fabuleuse que j’ai hâte de retrouver pour les tournages.

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