Sur la défensive la semaine dernière, François Legault est passé à l’attaque lors d’un débat des chefs sans coup d’éclat à Radio-Canada, jeudi. Gabriel Nadeau-Dubois a été la cible de ses principales critiques, tandis qu’Éric Duhaime a subi ses foudres pour son opposition aux mesures sanitaires.  

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Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a été questionné d’entrée de jeu sur sa taxe pour les véhicules polluants. Un Dodge Grand Caravan se verrait imposer une surtaxe de 7 000$, a fait valoir l’animateur Patrice Roy.  

Sautant dans la mêlée, François Legault l’a accusé de vivre « au pays des merveilles » avec son plan pour réduire les GES de 55% d’ici 2030. Toute la soirée, ses attaques les plus senties visaient d’ailleurs clairement le leader solidaire.  

Ce dernier a répliqué en accusant le premier ministre sortant de « désinformer » les Québécois lorsqu’il critique ses propositions. « Arrêtez de sortir les décorations d’Halloween », a-t-il rétorqué à plusieurs reprises.  

Lutte à l’inflation 

Sujet de l’heure, la lutte à l’inflation a valu des critiques au premier ministre sortant, qui a encore été l'objet de tirs nourris. Les baisses d’impôt promises par M. Legault et Dominique Anglade sont « un aller-simple vers l’austérité », a lancé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.  

Éric Duhaime a également dénoncé la volonté des caquistes de réduire les versements au Fonds des générations, ce qui équivaut à « acheter la prochaine élection en hypothéquant la prochaine génération ».  

Mais les projecteurs se sont rapidement retournés contre le chef caquiste, qui refuse de dévoiler les études en appui à son projet de 3e lien entre Québec et Lévis. Des travaux sont en cours sur la nouvelle mouture du tunnel, a-t-il plaidé. Le chef caquiste a toutefois été incapable de dire « qui fait l’étude et combien elle coûte? », comme lui demandait le chef du PCQ, Éric Duhaime.  

Le chef caquiste s’est également engagé à ne pas permettre la création de mines pour les minéraux nécessaires aux batteries électriques dans les milieux où la population s’y oppose. « Quand il n’y a pas d’acceptabilité sociale, il n’y aura pas d’exploitation », a-t-il promis. 

Écoutez l'entrevue avec Me Pierre Bélanger, Président-Directeur général et Associé chez Leliken en relations conseils à l’émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 9 h 23 via QUB radio : 

Deux visions en santé  

La crise dans le système de santé a pour sa part permis de mettre en lumière l’écart idéologique entre les partis.  

Le chef conservateur propose de permettre aux patients d’être suivies au privé, tout en étant couvert par la carte d’assurance-maladie. « Un monopole, ça ne fonctionne pas », a lancé Éric Duhaime au sujet du système actuel. QS, a-t-il déclaré, propose le « socialisme en santé ».  

Gabriel Nadeau-Dubois, qui mise sur un système 100% public, a plutôt fait valoir que le privé en santé a été amplement testé « Si ça fonctionnait, on le saurait », a-t-il martelé. 

Étincelles sur la pandémie 

Pour une rare fois dans la soirée, e ton a monté sur le plateau lorsque François Legault a accusé Éric Duhaime d’avoir été un « agitateur » et d’avoir « profité de la souffrance » durant la pandémie. « Combien vous étiez prêt à sacrifier d’aînés de plus? », a-t-il lancé.   

« Vous avez été irresponsable avec les enfants du Québec, monsieur Legault. N’oubliez jamais ça », a rétorqué le chef conservateur.   

Après l’échange, le visage renfrogné du chef caquiste laissait peu de doute sur la colère qui l’habitait.  

Dominique Anglade, elle, semblait généralement ignorée par M. Legault. Mais la cheffe libérale a marqué des points lors du segment sur l’éducation, où elle a reproché au premier ministre sortant de pénaliser les femmes en échouant à donner une place pour chaque enfant dans les CPE.   

Débat de la dernière chance 

François Legault est toutefois apparu de meilleure humeur au cours de cet ultime débat avant les élections, lui qui avait paru irrité à de nombreuses reprises, jeudi dernier. Le premier ministre sortant avait d’ailleurs laissé tomber les lunettes qu’il arborait la dernière fois.   

La soirée s’est terminée par une passe d’armes au sujet de la souveraineté. Seul le PLQ s’oppose à l’indépendance, a prétendu Dominique Anglade. « On n’en veut pas de référendum », a assuré M. Legault. Ce à quoi le chef péquiste a répliqué que M. Legault éteint le désir souverainiste.  

Par contre, le chef caquiste n'a pas dit s'il voterait «oui» ou «non» à un éventuel référendum.