Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Cynthia: l’espionne qui n’avait peur de rien

Stéphanie des Horts
Stéphanie des Horts Photo fournie par Astrid di Crollalanza
Partager
Photo portrait de Karine Vilder

Karine Vilder

2023-07-08T04:00:00Z
Partager

Après s’être penchée sur la vie des célèbres sœurs Bouvier, de la richissime Américaine Sara Murphy ou de la courtisane anglaise Doris Delevingne, la romancière française Stéphanie des Horts nous fait découvrir la trajectoire hors norme de l’une des plus grandes espionnes du siècle dernier.

Photo fournie par les Éditions Albin Michel
Photo fournie par les Éditions Albin Michel

Son nom est Pack, Betty Pack. Recrutée durant l’entre-deux-guerres par les services secrets britanniques, elle a été une espionne comme on en fait peu. Et si on veut en savoir plus à son sujet, il faut absolument lire Cynthia de la romancière française Stéphanie des Horts. Cynthia ? Oui, Cynthia, le nom de code qu’elle avait l’habitude d’utiliser lorsqu’elle était en mission ! 

« Je venais de terminer Doris – Le secret de Churchill et pour mon prochain livre, j’avais envie d’une espionne, d’une espèce de James Bond au féminin, se rappelle Stéphanie des Horts, qu’on a pu joindre au téléphone le mois dernier à Paris. Mais je ne trouvais que des résistantes et comme je préfère tout ce qui est très glamour, ça ne pouvait pas fonctionner. Heureusement, j’ai fini par tomber sur ce livre qui parlait d’espions et dedans, il y avait une petite mention concernant Betty Pack. À partir de ce moment-là, j’ai décidé d’écrire son histoire. »

Publicité

Creuser le sujet

Stéphanie des Horts a donc commencé par faire venir – essentiellement des États-Unis – tous les ouvrages parlant de Betty Pack et ensuite, elle les a lus attentivement. « J’adore prendre possession de femmes glamour qui ont eu une vie romanesque, souligne-t-elle. Elles me font rêver et pendant six mois, je suis avec elles, je me glisse dans leur peau. J’aime devenir quelqu’un d’autre. Même qu’après, il est difficile pour moi de revenir dans ma vie ! »

Au côté de Betty, Stéphanie des Horts a ainsi mené une existence follement trépidante. « C’était une femme de la séduction, précise-t-elle. Elle était belle avec beaucoup de sex-appeal et n’hésitait jamais à se servir des hommes pour parvenir à ses fins. Mais si elle pouvait se montrer légère, elle était aussi audacieuse et très, très courageuse. Vraiment, elle n’avait peur de rien et moi, elle m’a beaucoup amusée ! »

Des exploits hors du commun

À ses risques et périls, Betty Pack a par exemple aidé de nombreux sympathisants nationalistes à passer la frontière quand la guerre civile a éclaté en Espagne à l’issue des élections de 1936. Après avoir séduit un commandant républicain anti-franquiste, elle a même réussi à faire sortir de prison Carlos Sartorius, l’un de ses amants de l’époque. Mais ce n’est pas tout. Loin de là. 

« En 1942, elle a participé au cambriolage de l’ambassade de Vichy à Washington pour voler les codes secrets de la marine permettant de reconnaître les messages que les Allemands et les Français de Vichy, qui préparaient le débarquement en Afrique du Nord, allaient s’échanger, explique Stéphanie des Horts. L’opération Torch [nom de code donné au débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8 novembre 1942] a donc été gagnée grâce à Betty. La bataille du cap Matapan [qui s’est déroulée entre la marine italienne et la Royal Navy au large du Péloponnèse le 29 mars 1941] a également été gagnée grâce à Betty. Avec ça, elle a pu voler le plan d’évasion d’Hitler en Europe. Je le dis, c’est juste incroyable ce qu’elle a fait. » 

À croire que pour cette femme, aucune mission n’était impossible ! 

Publicité
Publicité

Sur le même sujet