Critique du film «Sewâtsiwin: Ils sont sacrés» : Kim O’Bomsawin et son regard lumineux sur les enfants autistes

Isabelle Hontebeyrie
Lauréat du prix du public Jean-Marc Vallée lors du Festival de cinéma de la Ville de Québec, Sewâtsiwin: Ils sont sacrés de Kim O’Bomsawin poursuit son témoignage sur les enfants des Premières Nations, cette fois-ci en s’intéressant à l’autisme.
La grande documentariste abénaquise Kim O’Bomsawin nous présente Anders, enfant autiste doté d’un regard pétillant et d’un sourire lumineux. Car, dans la culture des Premières Nations, l’autisme n’est pas une maladie, mais un don qui place la personne entre le monde «vivant» et celui des esprits.
C’est le Dr Grant Bruno, chercheur en pédiatrie de la nation crie et père cri d’Anders, qui nous présente son fils alors que le duo s’apprête à entrer dans une tente de sudation. On voit ensuite l’enfant recevoir son nom cri et approfondir ses liens avec sa culture et la terre en apprenant à tirer, puis à chasser.

En partant du fait que la neurodivergence est un don sacré, Kim O’Bomsawin offre un recadrage qui interroge le spectateur sur ses idées préconçues et l’oblige à repenser la manière de considérer l’autisme.
Dans son court métrage, filmé à hauteur d’enfant, tout en apprivoisant peu à peu Anders, la cinéaste met également en lumière les barrières systémiques auxquelles sont confrontées les familles autochtones lorsqu’elles recherchent un soutien en matière d’autisme qui soit culturellement pertinent. En rappelant le triste héritage de la colonisation, elle met aussi l’accent sur les valeurs fondamentales que sont la communauté, l’acceptation et la réappropriation des savoirs autochtones.
À une époque où la désinformation sur l’autisme est en hausse, Kim O’Bomsawin nous rappelle, avec Sewâtsiwin: Ils sont sacrés, à quel point l’expérience humaine est belle.
Note: 4 sur 5
Sewâtsiwin: Ils sont sacrés prend l’affiche dès le 3 octobre.